TOUR - Si Schleck remporte la 17e étape, Contador prend une option sur la victoire finale. Les deux hommes ne se seront jamais quittés. Dix kilomètres passés ensemble dans le brouillard et la pluie d'un col du Tourmalet interminable. Dix kilomètres pendant lesquels Andy Schleck n'aura jamais réussi à lâcher Alberto Contador. Dix kilomètres pendant lesquels le Luxembourgeois aura tout tenté, jusqu'aux tentatives d'intimidation par le regard. Mais dix kilomètres au terme desquels l'Espagnol aura pris une énorme option sur sa troisième victoire sur le Tour de France, après 2007 et 2009. Et si certains avaient critiqué l'attaque du Madrilène, lundi, alors que Schleck était victime d'un saut de chaîne, le Maillot jaune s'est rattrapé lors de cette dix-septième étape en offrant au final la victoire à son jeune adversaire, avant une franche accolade, symbole d'un duel de grands champions. Un mano a mano qui devrait prendre fin samedi, lors du contre-la-montre, un exercice dans lequel Contador devrait logiquement se montrer le plus fort, et durant lequel il devrait accroître les huit secondes d'avance qu'il possède actuellement sur le coureur du Grand Duché. Ce dernier était en effet contraint de tout donner sur les pentes du mythique Tourmalet, ultime difficulté de l'étape, et de cette Grande Boucle cuvée 2010. Et Andy Schleck a tout donné. Sans calculer. Il reste 10 kilomètres à parcourir quand le Maillot blanc lance sa première attaque, longue et puissante. Si le peloton explose, Contador est lui bien ancré dans la roue de son poursuivant au classement général. Une situation qui ne bougera pas, donc, hormis sur cette attaque du Murcian à 3,5km de la ligne d'arrivée, une accélération à laquelle le cadet des frères Schleck répond parfaitement. Les deux hommes étaient décidément trop proches. Le rendez-vous est pris pour 2011.