«J'étais comme un lion en cage» : quand Teddy Riner revient sur ses titres
Invité exceptionnel du "Studio des légendes", Teddy Riner est revenu sur quelques souvenirs de sa carrière titanesque. De son entrée à l'INSEP à son dernier titre à Paris, il revient sur ses impressions, sa joie, mais aussi sur la pression qu'il peut ressentir lors de ce genre de grands événements.
"Ça va tellement vite, c'est pour ça qu'il faut profiter de chaque seconde." Teddy Riner a la fâcheuse habitude de martyriser les judokas qui se présentent devant lui sur un tatami. Des affrontements qui se terminent, pour une écrasante majorité des cas, par une victoire du Français qui culmine officiellement à 95,8% de victoire. Tout bonnement stratosphérique. Résultat : 11 titres de champion du monde, 5 médailles d'or et 5 titres de champion d'Europe pour celui qui a enchaîné 154 victoires pendant 9 ans, 4 mois et 27 jours... Invité exceptionnel du Studio des Légendes, le maître de la discipline revient sur les moments marquants de sa carrière, de son entrée à l'INSEP en 2004 à l'or de Paris 2024.
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Sacré le jour de ses 18 ans
Premier souvenir d'une longue série, les championnats d'Europe de 2007 à Belgrade, en Serbie. Déjà auréolé du doublé champion du monde - champion d'Europe un an auparavant en junior, le judoka, passe chez les seniors malgré son âge. Et c'est la victoire. "C'était extraordinaire puisqu'en plus, c'est le jour de mes 18 ans. Un super moment, c'était ma grande première chez les seniors. Et après, ça s'est enchaîné. J'ai fait champion du monde derrière [à Rio de Janeiro]."
"Et ensuite, j'ai été sélectionné pour les Jeux olympiques où j'ai fait troisième [JO de Pékin de 2008, ndlr]. Mais pour moi, le défi, c'était en étant junior d'aller chercher les seniors et j'ai fait un 2 sur 3, donc c'était cool. [...] C'était extraordinaire, [...] je suis rentré à l'INSEP en 2004 et en 2006 j'étais en équipe de France."
Cinq titres de champion du monde (dont un en junior) et un sacre européen plus tard, Teddy Riner se présente à Londres pour les JO de 2012. "Ce jour-là j'étais comme un lion en cage. Il y avait de la pression comme à chaque compétition, mais je me souviens qu'en salle d'échauffement je tournais autour du tapis, comme un lion qui marque son territoire. Il y avait mes adversaires, mais j'étais là, je tournais, je les regardais dans les yeux, comme un fou, comme si cette médaille, je la voulais et je laisserais personne l'avoir."
"J'étais à la maison"
Une détermination qui lui a permis d'accrocher sa première médaille olympique en or autour du cou. Un souvenir d'autant plus précieux que le champion "avait l'impression d'être en France. C'était un chaudron, je me souviens voir certains membres de ma famille, mais surtout ce public qui scandait mon nom." Une ambiance qui va contribuer à lui donner des ailes, avec une "envie de ramener cette médaille, envie de me sublimer, envie de me transcender pour aller chercher et faire plaisir à ce beau public, même si on sait que c'est avant tout pour soi".
Un sentiment exacerbé quatre ans plus tard, aux JO de Rio. "J'étais à la maison", lâche même celui qui y décrochera une seconde médaille olympique en or.
Quant à ses derniers titres olympiques, glanés à Paris, pour Teddy Riner, "c'est le cerisier sur le gâteau". "Il n'y a pas de mots. Tous ceux qui ont contribué à ces Jeux Olympiques les ont rendus juste magnifiques, ils ont sublimé ces jeux. Ça reste agréable pour moi parce que j'en ai été un acteur. Mais pour ma famille, pour ceux qui l'ont vu, c'était quelque chose."