«Continuer d'aller chercher le plus de médailles que je peux» : Teddy Riner, une soif de vaincre toujours intacte
À un peu moins de quatre ans de ses dernières olympiades, à Los Angeles, Teddy Riner a toujours la même soif de vaincre. Invité exceptionnel du "Studio des Légendes" de Jacques Vendroux, le judoka se confie sur son envie, intacte malgré le poids des titres et des médailles.
11 titres de champion du monde, 5 médailles d'or, 5 titres de champion d'Europe... Avec un tel palmarès, Teddy Riner est incontestablement le patron (taille XXL) du judo. Pourtant, et alors qu'il a triomphé sur les tatamis parisiens en 2024, sa motivation "ne change pas". "C'est ce qui fait qu'à chaque fois je monte sur des grosses compétitions, je m'entraîne comme un dingue pour pouvoir aller chercher une nouvelle médaille", confie l'athlète au micro de Jacques Vendroux.
"Je me suis réinventé, j'ai pris du plaisir"
Invité exceptionnel du Studio des Légendes à deux semaines de la tenue du tournoi qu'il organise, la Riner Cup, le judoka se livre sur son envie de gagner, toujours intacte malgré les titres, les médailles et les années. "C'est du plaisir avant tout [...] J'ai changé ma façon de m'entraîner après [les JO de] Tokyo [Teddy Riner y a décroché la médaille de bronze en individuel, ndlr]. Je suis parti à l'étranger, je suis allé dans les pays les plus durs en termes d'entraînement, en termes de température même : en Mongolie il faisait -30°C, au Kazakhstan -40°C... Je me suis réinventé, j'ai pris du plaisir, c'est comme si j'avais 22 ans."
Un état d'esprit qui permet à Teddy Riner d'avoir un dernier objectif dans sa ligne de mire : les JO de Los Angeles en 2028. Sans oublier la "bénédiction de [sa] famille" : "La femme qui m'accompagne depuis toutes ces années, parce que ce n'est pas facile d'élever des enfants à côté, m'a dit 'vas-y, fais ce que tu aimes', donc il me reste 4 ans, 4 ans ce n'est rien."
"Si j'avais écouté mon père et mon grand-père, j'aurais dû arrêter à Rio en 2016"
Une famille que l'on comprend être essentielle dans l'équilibre de vie du colosse, ce qui ne l'empêche pas parfois de ne pas suivre ses conseils. "Si j'avais écouté mon père et mon grand-père, j'aurais dû arrêter à Rio en 2016", lâche-t-il. "Parfois, je suis obligé de leur dire que j'ai encore envie, mais ils me feront me poser les bonnes questions, c'est vrai. Mon père a toujours eu cette crainte de la compétition de trop. Mais qu'est-ce que ça veut dire la compétition de trop ? Ça ne veut rien dire."
"Un bonhomme comme moi, qui est le plus titré de son sport, qui a tout gagné, où il est le risque ? De perdre ? Et alors ? Au moins je serais allé au bout de moi-même. Je ne dis pas que je vais perdre (rires). Mais je ne suis pas dans la position de quelqu'un qui court après quelque chose sans succès", explique encore celui qui est loin d'avoir des pieds d'argile. "Moi, c'est vraiment le pur kiff de continuer d'aller chercher le plus de médailles possible. Et après, je ferme ce bouquin."
Le dernier chapitre d'un livre d'ores et déjà exceptionnel qui a permis au natif de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) de se tailler une place de roi au panthéon du judo. Reste désormais à savoir si la Californie viendra parachever d'or une carrière légendaire. Réponse dans un peu moins de quatre ans.