Ce n'est pas la fête près du bois de Boulogne. Le tournoi de tennis de Roland-Garros ne commence que dimanche mais, déjà, l'ambiance est plombée par l'épidémie de coronavirus. Les phases qualificatives, toujours en cours, ont en effet été l'occasion pour les athlètes de tester le protocole sanitaire. Et celui-ci est drastique : les joueurs se soumettent à beaucoup de tests, sont écartés lorsqu'ils sont positifs et vivent reclus dans les deux hôtels qui leur sont dédiés.
"Je ne connais aucun métier où il faut se faire tester trois fois"
Et cela peut poser plusieurs problèmes. Car les phases qualificatives incluent des joueurs qui, pour beaucoup, ont du mal à vivre du tennis et se contentent de revenus limités. Contrairement à l'US Open, ils paient de leur poche avion et nourriture pour le séjour, seul l'hôtel étant payé par l'organisation de Roland-Garros. Il est donc d'autant plus difficile, après avoir tant investi, d'apprendre une exclusion du tournoi.
Plus largement, cette édition de Roland-Garros est marquée par une atmosphère lourde à supporter avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. "Je ne connais aucun métier où il faut arriver quatre jours à l'avance, se faire tester trois fois et être emprisonné dans l'hôtel", soupire la jeune Carole Monnet. "Je trouve ça un peu bizarre."
Plainte contre l'organisation
Certains cas sont très particuliers, comme celui du Bosnien Damir Dzumhur, l'un des cinq joueurs exclus des qualifications en lien avec le Covid-19, en raison du test positif de son entraîneur Petar Popovic. Tous les deux ont expliqué qu'il s'agissait d'un "faux positif" à cause des anticorps générés par une ancienne contamination et entendent porter plainte contre l'organisation du tournoi. Ils avaient pourtant signé la charte de Roland-Garros, qui détaillait cette si lourde procédure Covid.
Du côté des organisateurs, on assume tout. "Si un joueur sort positif, on reprend son échantillon et on le reteste. Surtout, on exige deux tests positifs pour valider la positivité du test", explique le Dr Bernard Montalvan, responsable du protocole sanitaire, à l'AFP. "Notre protocole, on l'a décidé en relation avec l'Agence régionale de santé (ARS), le gouvernement, notre comité scientifique. L'ARS et le ministère (de la Santé) ont statué sur le fait que quelqu'un qui a développé des anticorps n'a pas la garantie de ne pas de nouveau avoir et véhiculer le virus. Donc pour nous, seul le test PCR importe. On l'a écrit, les joueurs l'ont lu et signé."