Abel Xavier, Charisteas, Eder… Ces joueurs devenus célèbres grâce à l’Euro

Eder a été le héros du Portugal lors de la finale de l'Euro 2020.
Eder a été le héros du Portugal lors de la finale de l'Euro 2020. © AFP
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L’Euro a été l’heure de gloire pour plusieurs joueurs méconnus. De la main d’Abel Xavier avec le Portugal contre l’équipe de France en 2000 au but vainqueur de l’inattendu Eder, offrant le sacre aux Portugais contre les Bleus en 2016, en passant par le héros grec Charisteas en 2004, focus sur ces "sans-grades" devenus célèbres.

Michel Platini, Cristiano Ronaldo, David Trézéguet, Fernando Torres… Nombreux sont les grands joueurs à avoir marqué de leur empreinte l’histoire de l’Euro. Mais derrière les stars du foot, plusieurs "inconnus" ont écrit leurs noms dans la légende, accédant à une popularité aussi soudaine qu’inattendue. L’exemple le plus parlant, et de sinistre mémoire pour tous les fans de l’équipe de France, s’appelle bien évidemment Eder. L’attaquant portugais, souvent moqué pour sa maladresse technique, avait été l’unique buteur en finale de l’Euro 2016, devenant le héros de tout un peuple. Europe 1 vous propose de découvrir ces joueurs devenus célèbres grâce à l’Euro. 

Abel Xavier : le héros malheureux du Portugal en demi-finales de l’Euro 2000

En 2000, le Portugal arrive à l’Euro avec une équipe impressionnante, composée notamment de Fernando Couto, Luis Figo, Rui Costa ou encore Nuno Gomes. Derrière les stars, un dénommé Abel Xavier, joueur méconnu aux cheveux et à la barbe peroxydées, est titulaire au poste d’arrière droit lors de la demi-finale face à l’équipe de France. On joue la 117e minute, à la toute fin de la prolongation d’un match tendu, quand le Portugais se rend coupable d’une faute de main dans la surface, suite à une frappe de Sylvain Wiltord. Les joueurs portugais hurlent et protestent, mais rien n’y fait : l’arbitre accorde le penalty. Zinédine Zidane s’élance et transforme la sentence, inscrivant un but en or synonyme d’élimination pour le Portugal (1-2 a.p.). Abel Xavier, fou de rage, sera suspendu neuf mois par l'UEFA pour avoir pris à partie les arbitres de la rencontre, tout comme ses partenaires Nuno Gomes (huit mois de suspension) et Paulo Bento (six mois de suspense). 

Le défenseur peroxydé, qui jouait alors à Everton, continuera sa carrière de globe-trotter, passant ensuite par Liverpool, Galatasaray, la Roma ou encore Middlesbrough, se contentant la plupart du temps d’un rôle de remplaçant. 

Angelos Charisteas : le symbole de l’exploit de la Grèce en 2004

En 2004, Angelos Charisteas n’est qu’un attaquant remplaçant au sein du Weder Brême, qui vient de décrocher le titre de champion d’Allemagne. Personne ou presque ne lui prête attention à l’Euro 2004, pas davantage qu’à la "petite" équipe de Grèce, placée dans le groupe A avec le pays hôte, le Portugal, et l’Espagne. Mais à la surprise générale, les Grecs battent les Portugais lors du match d’ouverture (2-1). Angelos Charisteas, lui, égalise contre l’Espagne (1-1), offrant un point décisif pour la qualification au tour suivant. En quarts de finale, la Grèce, parfaitement en place avec un schéma ultra défensif, parvient à créer un nouvel exploit face à l’équipe de France, sur un nouveau but de Charisteas (1-0). 

Après avoir éliminé à la surprise générale la République tchèque en demi-finales (1-0 a.p.), les Grecs retrouvent en finale le Portugal. C’est l’heure de gloire de Charisteas : sur un corner tiré de la droite, l’attaquant s’élève plus haut que le gardien et la défense portugaise et devient le héros inattendu de tout un peuple. La suite de sa carrière sera plus difficile, avec des expériences mitigées à l’Ajax Amsterdam, à Nuremberg ou encore à Arles-Avignon, en Ligue 1, où il ne joue que sept matches avant de rompre son contrat après quelques mois, en 2010. 

Will Grigg : d’inconnu à tube mondial en 2016 

C’est devenu LA chanson de l’Euro 2016, en France : Will Grigg’s on fire, popularisée par les fervents et fantasques supporters nord-irlandais. Cet hymne, sur l’air du tube des années 1990 Freed from desire de la chanteuse Gala, vante les mérites d’un joueur que personne, mais alors vraiment personne ne connaît : Will Grigg. Il faut dire que cet attaquant n’a alors joué qu’au sein des divisions inférieures du foot anglais, loin des stars de la richissime et surpuissante Premier League. Avant l’Euro 2016, Will Grigg devient pourtant la coqueluche des fans nord-irlandais, après une saison à 28 buts avec son club de Wigan… en troisième division anglaise. 

Malgré la hype, il ne joue pas une seule minute de toute la compétition, assistant des tribunes à l’épopée de son équipe jusqu’en huitièmes de finale (défaite 1-0 face au pays de Galles). Mais désormais, des millions de fans de foot connaissent son nom et sa chanson : "Will Grigg’s on fire, your defense is terrified" (Will Grigg est en feu, votre défense est terrifiée). 

Eder : le héros inattendu du Portugal en 2016

Si vous n’avez toujours pas digéré la défaite des Bleus en finale de l’Euro 2016, comme l’auteur de ses lignes - qui était présent en tribunes au Stade de France -, passez votre chemin. Le 10 juillet 2016, le Portugal et la France n’arrivent pas à se départager et filent en prolongation. Eder, qui vient de rejoindre Lille en prêt durant le mercato d’hiver, entre en jeu à la 79e minute, à la place du futur Lillois Renato Sanches. A la 109e minute, le longiligne attaquant originaire de Guinée-Bissau se défait de Laurent Koscielny et frappe à ras de terre, des 25 mètres, pour inscrire le seul but de la rencontre. Eder, longtemps moqué par les supporters portugais pour sa maladresse technique, devient le héros de tout un peuple, qui décroche son premier titre international. 

La saison suivante sera difficile pour l’attaquant portugais, conspué sur tous les terrains de Ligue 1 avec Lille. Il évolue depuis 2017 au Lokomotiv Moscou, en Russie, à nouveau dans un rôle de remplaçant. Mais Eder reste et restera, pour toujours, la coqueluche des fans du Portugal.