Voilà, c'est fini : l'Euro 2020, disputé en 2021 pour cause de Covid-19, a été remporté dimanche soir par l'Italie après une séance de tirs au but haletante. La conclusion d'un tournoi à nul autre pareil, déjà très perturbé sur le plan sanitaire. Rajoutez à cela des polémiques à répétition et une organisation décriée et vous obtenez une compétition très particulière, riche en rebondissements. En guise de conclusion, Europe 1 vous propose de refermer ce championnat d'Europe avec six éléments marquants survenus depuis le 11 juin.
Du suspense jusqu'au bout !
Le dénouement de cette compétition a eu lieu dans la nuit londonienne, près de minuit, avec une séance de tirs au but remportée par les Italiens. Ce n'est pas la seule rencontre à élimination directe disputée jusqu'à l'ultime épreuve : quatre d'entre elles ont vu les équipes se départager ainsi. De plus, quatre rencontres se sont disputées jusqu'à la prolongation. Dès lors, moins de la moitié des matches à élimination directe (sept sur quinze) se sont déroulés en "seulement" 90 minutes.
Un Euro prolifique…
Si le scénario des matches a longtemps paru indécis, les rebondissements n'ont pas vraiment manqué pendant un mois. Avec 142 buts marqués, l'Euro est le plus prolifique en valeur absolue, contre 108 en 2016 et 85 en 2000 (il n'y avait que 16 équipes avant 2016). Il l'est aussi en valeur relative : il y a eu en moyenne 2,78 buts par match, soit plus qu'en 2000 (2,74) et en 1984 (2,73). Enfin, il y a eu 11 buts contre son camp, soit plus que lors de tous les championnats d'Europe cumulés depuis 1960 (9 c.s.c.).
… et politique
Les polémiques n'ont pas manqué durant ce tournoi. Ce championnat d'Europe aura été marqué par le débat sur le genou à terre, un symbole de lutte contre les discriminations, puis par le "rainbow-gate", quand l'UEFA a décidé de refuser l'illumination du stade de Munich aux couleurs arc-en-ciel de la communauté LGBT pour critiquer une législation jugée homophobe en Hongrie. L'instance a aussi été pointée du doigt pour avoir choisi l'Azerbaïdjan, pays autoritaire, comme l'un des pays hôtes. Ukrainiens et Russes se sont aussi opposés sur la question des slogans affichés sur le maillot de l'Ukraine, une question que les observateurs ont estimé mal gérée par l'UEFA.
La frayeur Eriksen et l'épopée du Danemark
Ils n'étaient pas si loin de reproduire l'exploit de 1992, lorsqu'ils avaient triomphé à la surprise générale. Mais les Danois ont dû s'arrêter en demi-finale, au terme d'une épopée démarrée par une grosse frayeur : lors du premier match, contre la Finlande, le capitaine Christian Eriksen est victime d'un grave malaise et s'écroule devant les caméras du monde entier. Sauvé à temps et pris en charge à l'hôpital de Copenhague avant de reprendre une vie normale, le milieu de terrain a ensuite pu observer les siens développer un beau football jusqu'au dernier carré.
Des inégalités de déplacement
Les Anglais, finalistes malheureux, ont-ils été largement avantagés dans l'organisation de cet Euro ? Les joueurs de Gareth Southgate ont disputé six matches sur sept à domicile, avec de nombreux supporters présents à Wembley. Dans le même temps, d'autres sélections comme la Suisse ont dû parcourir de grandes distances pour disputer leurs rencontres. De quoi susciter de vives critiques sur le modèle d'un Euro dans plusieurs pays, source d'une moindre équité sportive entre les nations. En 2024, le championnat d'Europe revient à une forme plus classique, dans un seul pays : l'Allemagne, avec aucun déplacement supérieur à 700 km.
La désillusion des Bleus
Champions du monde, les Bleus ont quitté l'Euro par la petite porte alors que beaucoup leur promettaient un nouveau destin doré sous les ordres de Didier Deschamps. Mais piégés par la Suisse, incapables de développer un football solide et séduisant sur la longueur, les coéquipiers de Kylian Mbappé et Antoine Griezmann ont vécu une véritable désillusion en huitièmes de finale. Un pays déçu, des joueurs amers et une fin de tournoi sans saveur : pour l'équipe de France, cet Euro est tout simplement à oublier.