La Formule E s'invite à Paris ce week-end. Les Invalides serviront de décor à l'ePrix de Paris, samedi. A cette occasion, Alain Prost, ancien champion du monde de Formule 1 désormais copropriétaire de l'écurie Renault e.dams engagée dans le championnat du monde de Formule E, a décrit cette nouvelle discipline, qui vit actuellement sa troisième saison.
Un championnat 100% électrique. "Ce n'est pas une Formule 1, c'est une discipline à part, qui doit fonctionner justement en parallèle avec la Formule 1. C'est un championnat 100% électrique", a-t-il expliqué sur Europe 1. Et la raison de faire un championnat sportif avec des voitures électriques n'est pas neutre. Il faut en premier lieu générer "de l'intérêt" pour la technologie électrique : "Sur le plan mondial on est très connu." "Mais c'est en même temps une sorte d'excuse pour développer cette technologie électrique", complète Prost.
"Les grands constructeurs sont de plus en plus impliqués." La technologie électrique a gagné en "crédibilité" grâce notamment au fait que les ePrix se déroulent "uniquement dans les villes". Mais ce qui réjouit surtout Alain Prost, c'est que "les grands constructeurs sont de plus en plus impliqués". Pour l'ancien pilote, ce qui est important dans la course automobile, c'est de "toujours avoir une relation la plus proche possible avec l'industrie".
L'autonomie, principale préoccupation. Et les progrès technologiques réalisés dans le sport automobile permettent de faire progresser les voitures particulières. "En Formule E, on a deux voitures pour un pilote. On change de voiture au milieu parce qu'en une heure, on n'a pas assez d'autonomie. Dans deux ans, on aura une voiture pour chaque pilote, ce qui veut dire qu'on aura doublé l'autonomie. J'étais à Flins lundi, là où on construit la Renault Zoé. En doublant l'autonomie, on a doublé la production de la voiture en un an", confie-t-il. Pour lui, cela signifie que dès que l'autonomie sera suffisante, "les gens vont acheter des voitures électriques".
Alain Prost tempère toutefois : "Il faut être honnête, ce n'est pas demain que l'on va faire 1.000 kilomètres avec une voiture électrique." Mais cela n'est pas forcément nécessaire car pour lui, la voiture électrique est plutôt réservée "au milieu urbain ou extra-urbain. "Certains moteurs thermiques sont encore très efficaces et le seront encore longtemps", assure-t-il en conclusion. Les deux technologies se complètent donc et progressent ensemble.