En piste l'une après l'autre pour l'ouverture de la saison de biathlon, Julia Simon, sur le podium du relais mixte simple, et Justine Braisaz-Bouchet, victorieuse avec le relais mixte français pour son retour de maternité, ont tour à tour répondu présent samedi à Östersund (Suède).
Victorieuse du gros globe de cristal qui récompense la meilleure biathlète de la saison en mars dernier et opposée sur le terrain judiciaire à Braisaz-Bouchet dans une affaire de fraude à la carte bancaire, Simon (27 ans), forcément sous les projecteurs, a montré qu'elle avait la main sûre dès la première course de l'hiver : partie en dixième position, elle est parvenue à hisser sur la troisième marche du podium le relais mixte simple qu'elle formait avec Fabien Claude, en sérieuse difficulté sur le pas de tir (2 tours de pénalité).
"Ça met en confiance"
"On a vu qu'elle était toujours aussi forte", salue Claude. Dans le froid d'Östersund (pas loin de -10 degrés), généreusement saupoudré de neige fraîche la veille, Simon a utilisé trois balles de pioche au tir debout, certes, mais elle a été hyper solide au tir couché. "Je voulais faire le 'taf' et ça a marché. Je pense que la préparation a été bonne et je voulais le montrer en course", apprécie la championne du monde en titre de la poursuite, qui a connu un été inhabituel, traversé en solitaire à l'écart des rassemblements de l'équipe de France, qu'elle n'a retrouvée que mi-septembre.
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"J'ai réussi à faire ce que je sais faire, il y a encore quelques ajustements pour demain (pour la première course individuelle de la saison, ndlr) mais je suis sur la bonne voie", poursuit-elle. "Ça met en confiance" même si "c'est un relais où il n'y a pas les mêmes attentes". "J'ai réussi à aborder les choses comme l'an dernier, avec de la confiance et aussi ce petit brin de stress qui fait que tu percutes et que tu mets les choses en place", retient Simon.
"Quand on court en individuel, je me renferme un peu plus"
Devant le duo Simon-Claude (à 42.2), c'est la Suède de Hanna Oeberg et Sebastian Samuelsson qui s'est imposée, devant la Norvège de Sturla Holm Laegreid et Juni Arnekleiv (à 13.8). La nuit tombait déjà sur Östersund quand le second relais mixte d'ouverture, celui-ci associant quatre biathlètes, s'est élancé peu avant 15h. Avec, dans l'ordre, pour l'équipe de France : Quentin Fillon-Maillet, Emilien Jacquelin, Braisaz-Bouchet et Lou Jeanmonnot.
Braisaz-Bouchet (27 ans) y faisait son retour à la compétition après avoir donné naissance à son premier enfant début 2023. Sa dernière course en date en Coupe du monde remontait à mars 2022. "J'étais stressée et vraiment heureuse de commencer en équipe, parce que je me sens entourée et c'est chaleureux. Ça m'a permis de m'appuyer sur mes collègues et de déstresser avant la course, décrit-elle. Quand on court en individuel, je me renferme un peu plus."
La Norvège battue
Impeccable derrière la carabine, rapide à skis, la championne olympique 2022 est celle qui a fait la différence : partie avec quasiment 55 secondes de retard sur la tête de course, alors occupée par la Norvège, après le tour de pénalité effectué par Jacquelin, elle a lancé Jeanmonnot avec environ 8 secondes d'avance sur la concurrence. La dernière relayeuse française, 10 sur 10 au tir, n'a pas flanché, et les Bleus se sont imposés devant la Norvège de Johannes Boe, deuxième à 15 sec 7/10e, et l'Italie, troisième à 39 sec 7/10e.
"C'était une très belle course. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir. On a fait un très, très bon travail", apprécie Braisaz-Bouchet. Un coup d'envoi prometteur à confirmer dès dimanche, avec les deux premières courses individuelles de l'hiver, justement deux individuels, épreuves au long cours, 15 km côté féminin, 20 km côté masculin.