Comité olympique français : David Lappartient ne se représentera pas

Après sa défaite à l'élection du Comité international olympique, David Lappartient a annoncé qu'il ne se représentera pas pour être à la tête du comité olympique français. L'élection pour le remplacer se tiendra à la fin du mois de juin et deux candidats se sont déjà déclarés pour lui succéder.
Au lendemain de sa défaite à l'élection du Comité international olympique (CIO), David Lappartient a annoncé qu'il ne poursuivrait pas à la tête du comité olympique français qu'il était venu pacifier, en pompier d'une crise interne, un an avant les JO de Paris.
Multi-casquettes, ce président de l'Union cycliste internationale (UCI) aussi patron du département du Morbihan (droite), et politique pur jus, n'a pas l'habitude de perdre des élections.
"Un investissement personnel très conséquent"
Lancé dans la course à la présidence du CIO, il n'a récolté que 4 voix contre 49 à la victorieuse Kirsty Coventry jeudi qui a terrassé les six autres candidats, y compris le Britannique Sebastian Coe pourtant reconnu dans le sport mondial.
"Je me suis présenté à plus d'une vingtaine d'élections, généralement avec succès, mais il faut toujours avoir l'humilité de voir que parfois la marche est beaucoup plus haute", a-t-il réagi après le scrutin. Depuis le début de cette campagne en toute discrétion, pour convaincre la centaine de membres de CIO votants, il racontait qu'il faudrait en faire "une série Netflix", sans en livrer les détails. Dans l'optique de l'élection au Comité national olympique et sportif français (Cnosf) fin juin, il avait promis qu'il indiquerait rapidement ses intentions après la course au CIO.
Il a donc décidé ne pas se représenter et de laisser une de ses casquettes au vestiaire alors qu'il lui a souvent été reproché une boulimie de mandats. Il devait ainsi jongler entre l'UCI, le département et le Cnosf. Il évoque vendredi dans son courrier aux administrateurs et aux fédérations "un investissement personnel très conséquent" du fait de ses multiples mandats qualifiant de "circonstances exceptionnelles" les deux dernières années.
"C'est Dallas au Cno"
Il faut dire que son atterrissage au Cnosf au printemps 2023 n'était guère prévu. A un an des JO de Paris, il est en effet appelé à la rescousse pour tenir la maison olympique française rongée par une crise interne. En mai 2023, la présidente du Cnosf, Brigitte Henriques, première femme à avoir été élue à ce poste, jette l'éponge et démissionne.
Guerre de clans, plaintes croisées pour harcèlement moral, déballages dans la presse : "c'est Dallas au Cno" racontent alors ses membres. La crise fait tache à un peu plus d'un an des Jeux. Même le CIO siffle la fin de la récré et demande que cessent les hostilités. Membre d'aucun clan a priori, David Lappartient, 51 ans, arrive avec la mission de mettre de l'ordre avant les JO.
Ceux qui ne le connaissent pas perçoivent bien l'ambition de cet homme pressé, biberonné à Sarkozy et successeur de l'ex-ministre François Goulard dans son département. "Il ne va pas s'arrêter là", expliquent certains membres, pronostiquant déjà son intérêt pour un poste important au CIO. "Je souhaite respecter l'engagement que j'avais pris devant vous de m'engager pour deux ans au regard de mes autres mandats", explique-t-il dans son courrier diffusé vendredi. Il souhaite en effet briguer un troisième mandat à la tête de l'UCI en septembre prochain.
Lors des ces deux années, il a grandement contribué à rassembler les deux présidents de région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (LR), devenu depuis député, et Renaud Muselier (LR) à la tête de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, pour une candidature française aux JO d'hiver 2030.
Déjà deux candidats pour la présidence du Cnosf
Le soutien de l'Etat est scellé à l'Elysée lors d'un déjeuner en juillet 2023 autour d'Emmanuel Macron pour une candidature éclair, adoubée par le CIO quelques mois plus tard. "J'étais un peu l'interlocuteur privilégié au CIO. Ça a été un succès. Cela montre aussi que quand je prends un dossier à bras le corps, j'arrive à le porter avec sérieux", se félicitait-il en septembre 2024 auprès de l'AFP.
L'actuelle ministre des Sports, Marie Barsacq, a jugé vendredi qu'il "a grandement contribué à la réussite des Jeux de Paris 2024 et à la candidature victorieuse des Jeux d'hiver Alpes françaises 2030".
Ce sera maintenant au nouveau président ou présidente du Cnosf, qui sera élu(e) le 19 juin prochain, de tremper ses mains dans les JO d'hiver 2030 car il ou elle siègera au bureau exécutif du comité d'organisation. La préparation de ces Jeux a eu bien du mal à démarrer, à la fois percutée par la dissolution et l'instabilité politique, puis la difficulté à trouver un patron marquée par le retrait tonitruant du biathlète Martin Fourcade.
Deux candidats se sont déjà déclarés pour le Cnosf : le président de la fédération française de triathlon Cédric Gosse et Didier Séminet, président de la fédération de baseball qui avait été en conflit ouvert avec la présidente Brigitte Henriques. Les candidats ont jusqu'au 20 avril pour déposer officiellement leur candidature.