Avec l’extension à 24 équipes depuis 2016, le championnat d’Europe de foot offre un plateau moins dense qu’avec le format à 16, qui a longtemps été la norme. Malgré tout, l’Euro 2020, qui se joue cet été après un report d’un an en raison du coronavirus, proposera plusieurs belles affiches dès le premier tour. Europe 1 en a sélectionné six. Avec bien évidemment des matches des Bleus, placés en compagnie de l’Allemagne et du Portugal (ainsi que la Hongrie).
Turquie - Italie, le vendredi 11 juin, groupe A (21h, Rome)
Le match d’ouverture de l’Euro se tiendra le 11 juin avec une belle affiche entre l’Italie, en pleine renaissance après le fiasco de sa non-qualification pour le Mondial 2018, et une équipe de Turquie qui revient elle aussi à un bon niveau. Le sélectionneur italien Roberto Mancini, ancien coach de l’Inter Milan et de Manchester City, a redonné vie à la Squadra Azzurra, qualifiée pour les demi-finales de la Ligue des nations l’automne prochain et par séquences très séduisante dans le jeu. L’Italie, qui compte toujours dans ses rangs des cadres comme les défenseurs de la Juve Leonardo Bonucci et Giorgio Chiellini, le milieu du PSG Marco Verratti ou l’attaquant de la Lazio Ciro Immobile, a également entrepris une cure de rajeunissement. L’Italie doit désormais confirmer à l’Euro les belles promesses entrevues depuis deux ans.
La Turquie, elle, fait figure d’outsider dans un groupe A dense et homogène, avec également le pays de Galles et la Suisse. Les Turcs, toujours difficiles à jouer, comptent dans leurs rangs trois joueurs de Lille : le défenseur Zeki Celik, le milieu Yusuf Yazici et surtout leur attaquant star Burak Yilmaz. En mars, ils ont ainsi largement battu les Pays-Bas (4-2) en qualifications pour le Mondial 2022, avec un triplé de Yilmaz. L’Italie est prévenue.
Angleterre - Croatie, le dimanche 13 juin, groupe D (15h, Londres)
Les Anglais vont-ils prendre leur revanche de la demi-finale de la dernière Coupe du monde, remportée 2-1 après prolongation par les Croates ? Les deux équipes sont en tout cas favorites du groupe D, qui comprend également l’Ecosse et la République tchèque. L’Angleterre, avec ses deux attaquants stars Harry Kane et Raheem Sterling, dispose d’un effectif jeune et talentueux et ambitionne d’aller loin dans une compétition qui ne lui réussit pas (deux demi-finales comme meilleures performances). À l'Euro 2016, les Three Lions avaient ainsi été éliminés par la petite Islande dès les huitièmes de finale.
La Croatie, elle, a eu du mal à digérer la finale perdue face aux Bleus lors de la dernière Coupe du monde. Deux des héros de la campagne de Russie, le milieu Ivan Rakitic et l’attaquant Mario Mandzukic, ont pris leur retraite internationale. Luka Modric, Ballon d’Or 2018, est lui toujours présent et revient à un excellent niveau avec le Real Madrid. Reste qu’il sera compliqué pour les Croates de faire aussi bien qu’au Mondial.
France - Allemagne, le mardi 15 juin, groupe F (21h, Munich)
Un choc d’entrée pour les Bleus. Placés dans "le groupe de la mort", avec le Portugal et la Hongrie, les champions du monde retrouvent l’Allemagne, cinq ans après la légendaire demi-finale de l’Euro 2016 (2-0 au Vélodrome). L’équipe de France partira favorite, avec son effectif qui n’a que peu changé par rapport à leur victoire au Mondial en Russie.
En face, la Nationalmannschaft s’est considérablement renouvelée. Mais les Allemands restent sur plusieurs déconvenues, dont une terrible défaite 6-0 en Espagne en Ligue des nations en décembre dernier et une humiliation à domicile contre la Macédoine du Nord (1-2) en qualifications pour le Mondial 2022 en mars. Le sélectionneur Joachim Löw, qui dispute sa dernière compétition avant de quitter son poste après 15 ans de services et un titre de champion du monde en 2014, sera sous forte pression. Mais l’Allemagne dispose toujours de grands talents (Kimmich, Goretzka, Gnabry, Neuer…) et sera assurément un sacré client.
Angleterre - Écosse, le vendredi 18 juin, groupe D (21h, Londres)
Un duel fratricide. L’Angleterre et l'Écosse s’affrontent à Wembley pour un choc qui vaudra davantage pour l’antagonisme historique entre ces deux nations rivales que sur le plan sportif. Difficile, en effet, de ne pas faire des Anglais les grands favoris de ce derby. Les Écossais ont eux déjà réalisé une véritable performance en se qualifiant pour leur première grande compétition depuis la Coupe du monde 1998, en France. Sans star dans leurs rangs, ils espèrent tout de même réaliser une surprise, à l’image des "cousins" de l’Irlande du Nord, qui avaient réussi à se qualifier pour les huitièmes de l’Euro 2016.
Cet Angleterre-Ecosse ravivera également les souvenirs de l’Euro 1996, en Angleterre, qui avait vu les Three Lions battre les Ecossais 2-0, déjà à Wembley, avec un but iconique de Paul Gascoigne.
Portugal - Allemagne, le samedi 19 juin, groupe F (18h, Munich)
Et encore un énorme choc dans le groupe F ! Après leur match inaugural contre la France, les Allemands se frotteront au Portugal de Cristiano Ronaldo. Les Portugais, tenants du titre, ont en tout cas les armes pour conserver leur couronne. Avec les attaquants Bernardo Silva et Joao Felix, le latéral Joao Cancelo ou encore les Lillois Renato Sanches et José Fonte, ils disposent d’un effectif impressionnant qui ne se résume pas au seul CR7.
Mais le Portugal a traditionnellement du mal contre l’Allemagne. Depuis une victoire 3-0 au premier tour de l’Euro 2000, la Seleçao reste sur quatre défaites en compétition internationale contre les Allemands : lors du match pour la troisième place au Mondial 2006 (3-1), en quarts de finale de l’Euro 2008 (3-2), et au premier tour de l’Euro 2012 (1-0) et du Mondial 2014 (4-0).
Portugal - France, le mercredi 23 juin, groupe F (21h, Budapest)
Le champion d’Europe contre le champion du monde, la revanche de la finale de l’Euro 2016, Cristiano Ronaldo contre Kylian Mbappé et Antoine Griezmann. Les arguments ne manquent pas pour faire de ce Portugal-France, devenu un classique du foot mondial ces 20 dernières années (également les demi-finales de l’Euro 2000 et du Mondial 2006, remportées par les Bleus), l’un des sommets majeurs de ce premier tour. Alors certes, depuis la finale à Saint-Denis, les deux équipes se sont affrontées en Ligue des nations, avec un match nul 0-0 puis une victoire 1-0 des Français à Lisbonne. Mais rien à voir avec l’enjeu de ce match de la troisième et dernière journée du premier tour, qui pourrait valoir très cher.
L’un des favoris de la compétition pourrait donc quitter l’Euro dès le 23 juin en cas de résultats défavorables. On en salive d’avance.