Arrivées il y a dix jours à Ljubljana avec l'ambition de transformer l'argent européen des cinq dernières éditions en or, les basketteuses françaises se sont inclinées d'un rien 67 à 63 face à la Belgique en demi-finales de l'Euro-2023, samedi soir. Les Belges affronteront l'Espagne dimanche pour le titre.
Les Françaises tenteront de décrocher la médaille de bronze
À un peu plus de douze mois des Jeux olympiques 2024 disputés à domicile à Lille (1er tour) et à Paris-Bercy (à partir des quarts), les Françaises reculent dans la hiérarchie européenne et devront analyser ce revers, alors que la Fédération avait fait de cet Euro le principal objectif sur la route des JO.
Dimanche en fin d'après-midi (17h00), les Françaises tenteront de se donner du baume au cœur en décrochant la médaille de bronze contre la Hongrie, ce qui serait le huitième podium consécutif sur la scène européenne, une série inédite depuis l'URSS hégémonique de 1950 à 1991 (22 finales de rang, dont 21 sacres) et la Tchécoslovaquie des années 1950 et 1966, montée neuf fois de rang sur le podium européen.
"On ne peut blâmer personne, tout le monde s'est donné à 100%"
Samedi en demi-finales, les Françaises ont d'abord subi le rouleau compresseur belge. Elles ont surtout subi la loi dans la raquette d'Emma Meesseman, lauréate des trois dernières Euroligues et l'une des meilleures si ce n'est la meilleure joueuse européenne actuellement. L'intérieure belge a inscrit 24 points, dont 18 dans les vingt premières minutes. Menées de 17 points en milieu de deuxième quart-temps, les Bleues sont revenues progressivement dans la rencontre, portées par Sandrine Gruda (17 points).
Elles ont manqué deux possessions dans les 30 dernières secondes alors que le score était de 65 à 63, et ont fini par céder de quatre points (67-63). "C'est décevant parce qu'à la fin on perd. Cette équipe a montré du cœur. On ne peut blâmer personne, tout le monde s'est donné à 100% et c'est pas simple de perdre un match comme celui-là", a commenté la capitaine de l'équipe de France Sarah Michel.
Le choix de se passer de Johannès
Pour la Fédération française, ce revers prématuré est un signal à prendre en considération au moment d'aborder la dernière ligne droite vers les prochains JO en France, après des choix forts au cours de la préparation de cette compétition.
L'encadrement de l'équipe de France avait annoncé que pour aller chercher le titre européen, les douze joueuses retenues devaient participer à l'ensemble de la préparation à compter du 24 mai, pour fluidifier les automatismes entre joueuses.
Le problème s'est posé pour Marine Johannès, obligée de se rendre aux États-Unis fin mai pour parapher son contrat avec New York et y rester jusque début juin. Dans l'incapacité de se présenter au début du rassemblement des Bleues, elle n'a pas été retenue, le staff préférant se priver de l'une de ses joueuses essentielles plutôt que de revenir sur ses exigences.
Beaucoup de malchance chez les Bleues
Le groupe français a aussi joué de malchance avec la commotion cérébrale lors de la première manche de la finale du championnat de France entre l'Asvel et Villeneuve d'Ascq, de son ailière Gabby Williams, installée comme un élément de base de l'effectif depuis l'Euro-2021 pour en devenir comme Marine Johannès l'un des rouages essentiels. Et pendant l'Euro, une troisième joueuse cadre du groupe, Iliana Rupert, s'est blessée à l'épaule droite lors du dernier match, sans enjeu, du premier tour contre la Slovénie et n'a pas rejoué depuis.
Enfin, la Fédération s'était séparée de Valérie Garnier en septembre 2021, en fixant pour mission à Jean-Aimé Toupane d'aller chercher le titre européen.
Successeur de Pierre Vincent à la tête de l'équipe de France après l'argent à l'Euro-2013, Garnier avait enchaîné quatre finales (perdue) à l'Euro, plus une médaille de bronze à Tokyo aux Jeux olympiques en 2021. Insuffisant, avait jugé la Fédération française, pour être prolongée dans ses fonctions jusqu'aux JO-2024.