Il y a des chaleureuses accolades qui font déjà partie de l'histoire de cet Euro. Gianluca Vialli et Roberto Mancini, les jumeaux du but comme on les surnomme en Italie, sont de nouveaux réunis avec la Squadra Azzurra, eux qui faisaient le bonheur de la grande Sampdoria de Gênes dans les années 1980. Mais la maladie a failli les séparer en 2018. Gianluca Vialli annonce dans un livre qu'il souffre d'une tumeur maligne au pancréas. Il disparaît 18 mois pour se soigner. Un parcours incroyablement dur, selon ses mots. Au bout, il y a néanmoins une extraordinaire rémission et son ami qui le rappelle pour gérer à ses côtés une équipe nationale en laquelle Vialli croit beaucoup.
"On s'amuse beaucoup"
"C'est une équipe très forte, compétitive, avec beaucoup d'enthousiasme. On s'amuse beaucoup, on travaille vraiment dans la bonne humeur", explique Gianluca Vialli, l'assistant du sélectionneur de l'équipe d'Italie. "Depuis son arrivée, Roberto Mancini a créé une super atmosphère dans laquelle je me sens très bien. On va voir jusqu'où on ira, mais j'ai vraiment un pressentiment à ce poste", poursuit l'ami de Mancini.
"Je n'ai plus à me dessiner les sourcils au feutre", sourit Vialli, amaigri mais plus charismatique que jamais. L'Italie joue aussi pour lui et n'a plus perdu depuis 33 matches, un record dans son histoire. Tout un pays attend désormais l'accolade pour le 34e, dimanche soir, après la victoire finale au stade Wembley de Londres. Un écrin qui leur rappelle un souvenir douloureux ensemble.
Une histoire commune à Wembley
Le 20 mai 1992, les deux hommes ont vécu la plus grande déception de la Sampdoria, pourtant sacrée championne d'Italie en 1991 : la défaite (0-1 a.p.) contre le FC Barcelone de Ronald Koeman, Michael Laudrup et Hristo Stoichkov en finale de la Ligue des champions à Wembley. C'était l'un des tout derniers matches joués ensemble par les deux "jumeaux" de l'attaque des "Blucerchiati". Vialli est parti peu après à la Juventus mais les deux sont restés très proches, comme ils l'étaient sur la pelouse.
Depuis, Mancini comme Vialli ont eu l'occasion de se "venger" de Wembley. En gagnant la Coupe d'Angleterre (2011) comme coach de Manchester City pour le premier. En remportant deux Coupes d'Angleterre (1997, 2000) puis une Coupe de la Ligue (1998) comme joueur puis entraîneur de Chelsea pour le second. Lever une nouvelle coupe, dans l'écrin londonien, aurait à coup sûr une saveur différente, plus "italienne" pour les deux comparses.