EXCLUSIF - Corinne Diacre : «Je ne fais pas de liste affective»

Corinne Diacre : «Je ne fais pas de liste affective»
Corinne Diacre : «Je ne fais pas de liste affective» © AFP
  • Copié
Colin Abgrall , modifié à
Actuelle sélectionneuse de l’équipe de France féminine, en poste depuis 2017, Corinne Diacre est l'invitée d'Europe 1 Sport à la veille de l’annonce de sa liste de joueuses pour l’Euro féminin. L’ancienne joueuse professionnelle a répondu ce vendredi aux questions du journaliste et éditorialiste Jacques Vendroux et de Cédric Chasseur. Un entretien à retrouver en intégralité dans Europe 1 Sport, présenté par Jean-François Pérès.
EXCLUSIF

Alors que l’Euro féminin s’ouvre le 6 juillet prochain en Angleterre, Corinne Diacre, sélectionneuse des Bleues, a accordé une interview exclusive à Europe 1. Alors qu’elle annoncera sa liste de joueuses retenus pour la compétition demain, elle revient sur ses responsabilités, sur l’évolution de l’équipe de France mais également des autres sélections et sur les choix forts qu’elle a effectué en tant que sélectionneuse de l’équipe. Un entretien passionnant avec l’une de celles qui dessinent le paysage footballistique français.

Sur le parcours des Bleues jusqu'à aujourd'hui : "On a tiré des enseignements"

"Notre échec à la Coupe du monde (en quart de finale face aux Etats-Unis, 2-1) nous a un peu plombés, même si le président n'a pas voulu parler d'échec. Mais on n'a pas atteint l'objectif que l'on s'était fixé. Maintenant, on a su tirer des enseignements de cette compétition pour continuer à avancer et faire évoluer cette équipe de France. Et je pense qu'aujourd'hui, on dégage une belle image et ce que l'on a su créer autour de ces jeunes que l'on a insufflé, mélangé avec quelques joueuses d'expérience qui apportent tout leur savoir et toutes leurs performances. Ca créer une belle émulation et une belle équipe de France."

Sur l'Euro féminin : "On a l'ambition de jouer la finale"

"On a l'ambition de jouer la finale le 31 juillet. Donc effectivement, il nous faudra des bons résultats contre l'Italie, la Belgique et l'Islande, c'est indéniable. Maintenant, attention parce que le football féminin évolue très bien partout et que toutes les nations qui pouvaient être un peu en retard à une certaine époque travaillent très bien aujourd'hui. Beaucoup de fédérations ont mis des moyens en place, ont changé leur politique de développement et il y a beaucoup de nations européennes performantes qui vont, à mon avis, poser des problèmes l'été prochain."

Quelles différences avec les autres générations de l'équipe de France féminine ? "On s'est poser des questions"

"En 2019, on avait fait le pari avec mon staff de rester dans la continuité et sur l'expérience. On est arrivé en 2017, donc on a eu un an et demi pour préparer la Coupe du monde et on avait fait ce choix de la stabilité, de garder des joueuses expérimentées. On connaît le résultat, du coup ça nous a amené à nous poser des questions et à faire un bilan de cette compétition. Nos sélections de jeunes ont continué à performer et on a des jeunes qui postulent avec l'équipe de France A, se débrouillent très bien. C'est toujours difficile d'intégrer juste une jeune par ci par là. L'avantage que l'on a, c'est qu'on en a intégré trois, quatre ou cinq qui sont performantes dans leurs clubs, qui sont performantes également avec nous en équipe de France et surtout qui amènent une fraîcheur à l'intérieur du groupe. Donc ça, ça fait du bien."

Sur l'évolution des championnats européens : "Je ne pense pas que l'on régresse"

"Plus vite que la France, je ne sais pas, mais en tout cas, ils progressent. Je ne pense pas que le championnat de France féminin régresse. Après, il y a des évolutions plus ou moins rapides. Peut être que nous, on est sur un plateau aujourd'hui. Mais régresser, non. C'est vrai que d'autres pays progressent très bien. Après, tout dépend des moyens financiers que l'on a."

Sur la liste des joueuses participantes à l'Euro : "On sera dans la continuité"

"Tout est clair la veille de la liste. Tout est bien mesuré, bien calibré. Après, il va rester une journée de championnat, donc on n'est pas à l'abri de petits pépins de dernière minute. Mais ça, on l'a pris en compte. On aura une liste de joueuses au cas où. Après, on ne va pas non plus sortir de la liste une joueuse blessée. Tout va dépendre de la gravité de la blessure. S'il n'y en a que pour trois ou quatre jours, on ne va pas se passer de cette joueuse-là et on va bien la soigner. Il y aura de la continuité, on travaille avec un groupe depuis un moment. On a réussi cette saison à se qualifier pour la Coupe du monde. On a créé quelque chose depuis quelques mois. Ça fonctionne bien, de par les résultats premièrement, mais aussi dans la vie du groupe. Donc on ne va pas tout révolutionner la veille de la liste, bien évidemment. On sera dans la continuité."

Sur les choix qu'elle a fait d'écarter certaines joueuses : "Je ne fais pas de liste affective"

"Ça fait partie de mon métier de faire des choix. On sait aussi très bien qu'on peut prendre dix personnes et il y aura dix listes différentes. Moi, je ne peux pas faire de liste affective. Je suis obligé de faire une liste de performances et de penser à un ensemble. On ne peut pas penser qu'à un ou deux individus. Donc oui, la difficulté, c'est de faire des choix. Mais après, une fois que les choix sont faits, il faut les assumer. Et c'est ce que j'ai fait."

Kheira Hamraoui est-elle toujours sélectionnable ? "Ca parait difficile"

"Je suis attentive à tout ce qui se passe. On connaît la situation au sein du PSG. C'est vrai que Kheira aujourd'hui ne joue plus. Donc ça peut paraître difficile de l'avoir sur la liste demain."