Le match : 0-0 (4-1 t.a.b.) Après 99 années d'attente et quatre finales perdues, le Chili a enfin inscrit son nom au palmarès de la Copa America, en battant l'Argentine, samedi à Santiago. Il lui a fallu passer par les tirs au but (0-0 après prolongation, 4 tab à 1) pour en arriver là, mais son sacre est logique, car la "Roja" a dominé son sujet depuis le début de "son" tournoi. Elle avait terminé à la première place de son groupe avec deux victoires et un nul, puis éliminé le tenant du titre, l'Uruguay (1-0), avant de venir à bout en demi-finale du Pérou (2-1).
La finale n'a guère tenu ses promesses avec une rencontre fermée à l'exception d'un premier quart d'heure enlevé, mais les 17 millions de Chiliens ne faisaient pas la fine bouche. En prenant à contrepied Sergio Romero, Alexis Sanchez a délivré son équipe, les 45.000 spectateurs de l'Estadio Nacional et tout un pays, et accessoirement prolongé le cauchemar de l'Argentine qui, un an après la finale perdue du Mondial-2014, attend toujours un premier trophée majeur depuis 1993.
Oubliées les polémiques Vidal et Jara. Sanchez, relativement discret depuis le début du tournoi, a fait oublier les polémiques Arturo Vidal et Gonzalo Jara : le premier avait été arrêté le 17 juin pour conduite en état d'ivresse après avoir détruit sa Ferrari dans les faubourgs de Santiago, le second était devenu en quelques minutes une célébrité mondiale pour son geste obscène - un doigt dans les fesses - à l'égard de l'Uruguayen Edinson Cavani. "L'heure était venue pour cette génération de remporter un titre et de mettre fin à une histoire négative", a résumé le capitaine et gardien du Chili, Claudio Bravo.
Messi décevant. Ce titre, le Chili l'a décroché grâce à sa solidarité et sa discipline qui ont permis d'étouffer Lionel Messi. Le capitaine argentin, étincelant lors de la demi-finale contre le Paraguay (6-1), n'a pas eu un rendement similaire en finale. La décision de Jorge Sampaoli de titulariser Jean Beausejour et d'aligner une défense à trois joueurs, y a été pour beaucoup. Dans un milieu de terrain très encombré, la "Pulga" n'a pas trouvé les espaces dont il raffole tant et s'est étiolé pour complétement disparaître des radars en seconde période et en prolongation.