La Coupe du monde métamorphosée. 48 nations, 12 poules de quatre : le Mondial 2026 de football coorganisé par les Etats-Unis, le Mexique et le Canada inaugurera un nouveau format faisant bondir de 64 à 104 le nombre de matches de la compétition phare. Invité exceptionnel d'Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures en direct sur Europe 1), l'ancien secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke, en fonction de 2008 à 2015, s'est opposé à cette réforme. "Je n'étais pas pour l'augmentation du nombre d'équipes", a spontanément réagi l'ancien numéro 2 du football mondial.
Mais ce dernier s'est toutefois montré compréhensif vis à vis de cette réforme : "C'est un concept totalement différent qui peut donner accès à plus d'équipes à cette compétition et limite le fait que ça soit à 50 % toujours les mêmes équipes qui y participent, que ce soit quasiment les mêmes vainqueurs." Davantage de "petites nations" pourront prétendre décrocher un billet qualificatif pour l'événement. La nouvelle formule permettra ainsi d'avoir davantage de représentants africains. En effet, neuf pays d'Afrique (ou dix en cas de playoff) pourront désormais prétendre à une qualification pour le Mondial. L'Europe passera de 13 à 16 places qualificatives.
>> LIRE AUSSI - «C'est l'enfant du pays» : l'ancien numéro 2 de la Fifa Jérôme Valcke prône un retour de Lionel Messi au Barça
"Ma position"
Plus d'équipes donc plus de matches. Les demi-finalistes, par exemple, disputeront au total huit rencontres, contre sept auparavant. Outre cette hausse du nombre de matches, Jérôme Valcke reproche également des Coupes du monde se disputant dans plusieurs pays. Alors que le Mondial 2022 s'est déroulé dans un seul pays, le Qatar, celui de 2026 se disputera donc dans trois pays: "Je trouvais que l'idée d'avoir une Coupe du monde dans un lieu était une idée fondamentale. J'étais pour l'idée de dire : 'Je vais au Brésil, je vais voir la Coupe du monde mais je vais aussi découvrir un pays. Je vais en Afrique du Sud, je vais voir la Coupe du monde, mais je vais découvrir un pays'", a déploré l'ancien secrétaire général de la Fifa. "Je n'étais donc pas pour deux pays, mais ça, c'était ma position à moi", a-t-il ensuite poursuivi.
Mais cette co-organisation pour 2026 repose sur un argument financier majeur dont la Fifa ne se cache pas. Le Mondial 2026 doit être celui de tous les records commerciaux pour l'organisation basée à Zurich, alors que la manne du tournoi masculin représente l'essentiel des revenus qu'elle redistribue ensuite à ses 211 fédérations membres. Mi-février dernier, avant même d'entériner le format, la Fifa tablait sur un bond de ses recettes à 11 milliards de dollars (10,25 milliards d'euros) sur le cycle 2023-2026, soit 44,7% de plus qu'en 2019-2022.