Au revoir Pékin, à bientôt Milan-Cortina : la flamme paralympique s'éteint dimanche sur les Jeux d'hiver, après dix jours de performances exceptionnelles des sportifs du pays hôte et des Ukrainiens confrontés à l'invasion de leur pays. Comme à l'ouverture, c'est le stade olympique de la capitale chinoise, l'emblématique "Nid d'oiseau", qui accueillera une cérémonie concoctée par le célèbre réalisateur Zhang Yimou. A cette occasion, le relais sera passé aux prochains hôtes des Jeux d'hiver en 2026 : la métropole de Milan, associée à la station de ski de Cortina d'Ampezzo dans les Dolomites.
Des Jeux marqués par la guerre en Ukraine
L'Ukraine s'était invitée au menu des organisateurs juste avant le début des Jeux, avec une difficile question autour de l'exclusion, ou non, des athlètes de Russie et du Bélarus - pays qui coopère à l'invasion russe. Le Comité international olympique (CIO) avait appelé à les bannir des compétitions sportives jusqu'à nouvel ordre. Après avoir autorisé les sportifs concernés à concourir sous bannière "neutre", le CIP avait inversé sa décision le lendemain, citant l'opposition de nombreux comités paralympiques nationaux, des menaces de boycott et des tensions au village des athlètes.
Toute cette agitation n'a pas perturbé les performances sportives des Ukrainiens. Arrivés in extremis à Pékin après un périple dantesque en bus à travers l'Europe, ils sont allés au bout d'eux-mêmes. L'Ukraine a décroché au total 29 médailles (dont 11 en or), en biathlon et en ski de fond. Durant les Jeux, une sportive ukrainienne a appris que son père, soldat, avait été fait prisonnier par les Russes. Une autre a remporté une médaille d'or quelques jours après avoir découvert que son logement à Kharkiv avait été bombardé.
La Chine première au classement des médailles, devant l'Ukraine
"Concourir ici à un tel niveau, tout en sachant que sa famille et son pays sont attaqués, c'est tout simplement incroyable", a déclaré samedi Andrew Parsons. "C'est l'une des plus incroyables démonstrations de résilience que j'ai pu voir dans ma vie. Dans le sport et en dehors." Enseignement de ces Jeux : la Chine, pays hôte, s'est affirmée comme une nouvelle puissance des para-sports d'hiver. Avec 61 médailles au total (dont 18 en or), elle est première au classement devant l'Ukraine et le Canada. Engagé aux Paralympiques d'hiver dès Salt Lake City (2002), le géant asiatique n'avait remporté sa première médaille qu'à Pyeongchang (2018) avec l'or du curling. Son succès à Pékin étonne même ses propres athlètes.
"On n'était pas vraiment conscients de notre niveau (...) parce qu'on n'a pas participé à beaucoup de compétitions à l'étranger ces temps derniers", Covid oblige, a déclaré à l'AFP Liu Sitong, lauréate de quatre médailles en ski alpin. Des compétitions avaient encore lieu dimanche.
Avec 12 médailles, la France termine 4e
Les Français ont décroché l'argent en ski de fond (relais) et le jeune skieur Arthur Bauchet, porte-drapeau à la cérémonie de clôture, a remporté sur le slalom (catégorie debout) sa quatrième médaille des Jeux, la troisième en or. La France, avec 12 médailles (dont sept en or) termine à la quatrième place du classement.
Les Américains ont sèchement battu les Canadiens (5-0) dans la finale du hockey sur luge. "J'ai le cœur lourd pour le moment. Je pense qu'il va falloir un certain temps pour passer outre. Il faut déjà être fier d'être arrivé ici", a déclaré le joueur canadien Tyler McGregor. En ski alpin, le prodige norvégien Jesper Pedersen, 22 ans, a décroché sur le slalom (catégorie assis) sa quatrième médaille d'or de ces Paralympiques. Il avait déjà remporté l'argent en descente. Autre satisfaction : très peu de cas positifs au coronavirus ont été recensés dans la bulle sanitaire, déjà en place pour les Jeux olympiques et qui isolait athlètes, officiels et personnel du reste de la population chinoise.