La Creuse a annoncé lundi qu’elle renonçait au passage de la flamme olympique, avant les JO 2024, le budget de l’organisation étant trop important et entièrement à la charge des départements. Une grande déception pour la vice-présidente du conseil départemental, qui dit espérer encore qu’une solution soit trouvée.
"C’est de la déception, de la tristesse", lâche Marie-Christine Bunlon, maire de Blaudeix, un petit village de 100 Creusois, et vice-présidente du conseil départemental en charge des politiques sportives et de la vie collégienne. L’élue commence par souligner que la Creuse n’a pas "refusé" d’accueillir la flamme olympique : "Elle ne peut pas se l’offrir" car le passage du flambeau nécessite une organisation et un dispositif couteux, à hauteur de 150.000 euros, uniquement à la charge du département.
Un symbole en fumée
"Ça représente la moitié de la somme que je verse aux associations sportives !", s’exclame Marie-Christine Bunlon. On a des charges incompressibles, notamment au niveau des politiques sociales, on ne peut pas se permettre de dépenser une somme pareille. Les habitants eux-mêmes n’auraient pas compris". La proposition du comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 est donc déclinée, sobrement. Les porteurs devaient traverser tous les départements de France, ils contourneront donc au moins la Creuse.
C’est "tout un symbole" qui s’éloigne pour l’un des départements les moins peuplés de France, et qui bénéfice d’un important soutien financier de l’Etat depuis 2019. "L’un des départements les plus vieux", également, concède la maire de Blaudeix, l’un de ceux qui peinent à retenir leur jeunesse. "Avoir la flamme, c’était offrir à tous les sportifs un cadeau, regrette-t-elle. C’était redonner à la jeunesse un élan, lui montrer que oui, dans la Creuse aussi, ils le méritent".
Un appel à l’aide
Il eut fallu que la somme à payer pour voir passer la torche ne soit pas forfaitaire mais "adaptée aux territoires, au nombre d’habitants par exemple", explique encore Marie-Christine Bunlon. "Cela aurait été plus équitable", défend-elle. Quelques semaines après la visite du président Emmanuel Macron en Creuse, axée sur la désertification, l’élue "espère encore qu’une solution soit trouvée, surtout si la Creuse est le seul territoire où ne transite pas la flamme", ajoute-t-elle avant de lancer un appel. "Venez nous aider ! Nous aussi, nous aimerions la voir passer, mais venez nous aider."