Tony Estanguet n'a pas défilé avec la délégation française dans la nuit de vendredi à samedi pour la cérémonie d'ouverture des JO à Rio. L'athlète français était pour la première fois dans les gradins. L'objectif, cette fois, n'est pas la médaille d'or olympique. Tony Estanguet vient rencontrer les membres du CIO et commence à défendre, déjà, le dossier de la France pour 2024. "On a de vrais atouts et on peut gagner", s'enthousiasme le Français.
Une occasion unique de lobbying. C'est ce qui avait sans doute manqué à la candidature de Paris pour les JO 2012. "On essaye de corriger nos défauts, on a étudié nos échecs", reconnaît Tony Estanguet. Le sportif français, reconverti en VRP olympique, admet que présence à Rio va surtout servir à serrer des mains et se faire connaître. "C'est une occasion unique de rencontrer l'ensemble des fédérations internationales et des membres du CIO qui voteront dans un an." L'objectif, ajoute-t-il, "c'est aussi d'engranger des informations sur les attentes, les enjeux. Rio, ce sont les derniers Jeux que les membres du CIO auront en mémoire au moment de faire leur choix." Le choix du pays organisateur est une question politique. "Les plus grandes puissances mondiales ne s'y trompent pas", admet Tony Estanguet. "Les JO restent un moment magique, très fort. Ça a un impact important pour le pays qui reçoit."
Les sportifs français, tous derrière Paris en 2014. " C'est un signal fort et ce n'était pas forcément le cas auparavant", analyse Tony Estanguet. "J'ai discuté avec beaucoup d'entre eux, les sportifs français ont envie de pousser cette candidature. Il y a cette envie de gagner. Quand j'étais athlète, je voulais la médaille d'or. Là, je ressens la même excitation, le même challenge."
La sécurité en question ? Les récents attentats en France pourraient-ils desservir une candidature de Paris en 2024 ? Tony Estanguet prend cette question très au sérieux." Les membres du CIO ont envie de nous aider sur ces enjeux. Ils considèrent que le sport a un rôle à jouer. C'est à nous de convaincre et la présence de François Hollande à cette cérémonie d'ouverture est importante. Pour les membres du CIO, la France est peut-être le partenaire le mieux placé pour défendre cet idéal de paix. Les JO, ce sont deux-cents pays qui défilent ensemble, ils sont parfois en guerre, mais ils sont là pour faire du sport."