Talent détecté dès son enfance, Kylian Mbappé continue de surprendre le monde du foot. Sur la belle route qu’il a tracée, l’attaquant originaire de Bondy a pourtant connu de nombreuses critiques. Dans un documentaire de L'Equipe Enquête lundi soir (20h50) sur La chaîne L’Equipe, les débuts du jeune prodige en disent long sur son caractère et son abnégation.
Surclassé depuis tout petit. C’est souvent assez classique d’entendre les louanges des proches qui ont côtoyé un très bon joueur quand il était jeune. Mais avec Kylian Mbappé, ces belles paroles deviennent automatiques dans la bouche de ceux qui l’ont rencontré. "Il était 10 fois, 20 fois, 100 fois au-dessus des autres. Il faisait les choses mieux, plus rapidement et avec plus de régularité que les autres", explique Antonio Riccardi, entraîneur U11 à Bondy. "Ce qui m’a toujours impressionné chez Kylian, ce sont ses déplacements, au-delà même des gestes techniques", estime de son côté son oncle Pierre. "Quand il avait 7, 8, 9 ans, il faisait déjà des déplacements intelligents et se plaçait mieux que les grands".
"Il a toujours été surclassé dans les catégories de jeunes", renchérit Alain Mboma, intime de la famille Mbappé . "Il disait à chaque fois, il me faut un mois, trois matches, deux mois pour être au niveau. C’était ça à chaque fois. Mais en fait, ce n’était pas de l’arrogance. Il prend la mesure de la chose et très rapidement, il se rend compte qu’il est capable de". Une anecdote en dit long sur les ambitions du jeune footballeur. "Un jour, pour ses 10 ans, on lui avait offert une réplique miniature du stade de Madrid, Santiago Bernabeu. Mais c’était un peu pour le taquiner", raconte Alain Mboma. Il nous a répondu : "un jour, c’est moi qui vous emmènerai dans les loges de Bernabeu". Il le fera quelques années plus tard, pour visiter les installations du club madrilène qui souhaite alors le recruter.
Une famille ultra-protectrice. Quand il avait 6-7 ans, il chantait la Marseillaise et disait qu’il jouerait le Mondial avec les Bleus un jour. Cette ambition ne va pas s’atténuer en grandissant. Il grandit aussi avec un bel exemple, celui de Giresse Kembo, ancien joueur de Rennes, recueilli par la famille Mbappé à son arrivée du Congo.
Pour le préserver de mauvaises fréquentations, les parents de Kylian l’inscrivent dans un collège privé catholique de Bondy. Son comportement va pourtant rapidement poser problème. "Kylian, c’était le seul élève, raconte Nicole Lefevre, professeur de Français au collège, sur l’instigation de sa maman, à avoir une feuille en 5e où toutes les heures, il devait faire signer par l’enseignement sur son comportement (très bien, bien pas bien)".
Courtisé par les plus grands. A 11 ans, il est annoncé comme la nouvelle merveille du foot français. Le club de Bondy semble déjà trop petit pour lui. Les sollicitations se multiplient à l’époque (Caen, Paris, Lens, Sochaux, Bordeaux, Monaco, Chelsea, Real Madrid). "Tu veux attraper un requin avec une canne à pêche", lance Wilfried au recruteur de Caen en 2009 qui a failli conclure l’affaire. C’est finalement à Monaco qu’il signe le 3 juillet 2013 un contrat d’aspirant footballeur. Selon les informations de L’Equipe, il aurait touché une prime à la signature de 400.000 euros. Il n’a alors que 14 ans.
Des problèmes de comportement. Mais les débuts dans la Principauté sont très compliqués. Il ne s’entend pas avec l’entraîneur des U17 de l’époque, un certain Bruno Irles. Les parents de Kylian Mbappé seront obligés d’intervenir pour protéger leur merveille. Et à la fin de la saison, l’entraîneur en question sera envoyé dans un club partenaire, Arles-Avignon. Le coach de l’époque n’est pas le seul à se plaindre de l’individualisme de Kylian. Lui-même l'interprétera différemment, lors de l’Euro des moins de 19 ans. "Quelqu’un qui venait me voir à l’entraînement pouvait se demander qui j’étais parce que je faisais aucune passe. Mais c’est juste que je travaillais mes dribbles", précise celui qui a toujours étonné par sa lucidité.
La suite est désormais connue. Après deux saisons et demie d’aspirant footballeur, il signe son premier contrat pro à Monaco. A l’époque, il récupère une prime à la signature de 3 millions d’euros (du jamais vu pour un joueur de son âge). Mais le PSG n’est jamais loin. Jusqu’à l’été 2017 où le club de la capitale réussira à le faire signer pour l’associer à Neymar. Pour débuter une carrière qui s’annonce aussi prometteuse que ses débuts.