Après Roland-Garros, le tennis français n'a pas su relever la tête au Masters 1000 de Paris-Bercy. Malgré les promesses d'Arthur Fils, le dernier joueur tricolore en lice Ugo Humbert n'est pas allé plus loin que le deuxième tour en s'inclinant face à l'Allemand Alexander Zverev au bout du suspense. Une pente descendante pour le tennis hexagonal qu'Henri Leconte, invité d'Europe 1 Matin Week-end ce dimanche, explique par plusieurs raisons.
Selon lui d'abord, les instances ont "un peu délaissé le haut niveau à certains moments. On s'est davantage occupé de Roland-Garros parce qu'on était en retard, il n'y avait pas de toit (sur le court Philippe-Chatrier), et maintenant il va y en avoir deux avec le court Suzanne-Lenglen", rappelle l'ex-finaliste en 1988, soulignant qu'il s'agissait ici d'"une autre dimension" pour le Grand Chelem français.
Humbert "frappe à la porte" du très haut niveau
Toutefois, ces investissements ont pu prendre le pas sur la formation des joueurs. "On a un peu délaissé le haut niveau surtout dans les clubs", insiste celui qui est président d'une structure à Levallois-Perret, près de Paris. "On se trouve dans une petite courbe descendante, mais qui va revenir de toute façon parce qu'on a des jeunes qui poussent, mais qui ont besoin d'avoir un niveau supplémentaire pour entrer dans les meilleurs joueurs du monde" et gagner des gros titres, analyse le candidat au capitanat de l'équipe de France de Coupe Davis.
S'il souligne la bonne performance cette semaine d'Ugo Humbert, joueur de 25 ans originaire de Metz et qui "frappe à la porte" du très haut niveau, Henri Leconte rappelle qu'il n'est encore "que dans les 25 meilleurs joueurs du monde. Donc, il y a encore beaucoup de travail, et il faut s'atteler à mettre en place toute une structure". Un travail qu'effectue la Fédération française de tennis, ajoute Henri Leconte, qui mentionne le recrutement de l'ancien champion croate Ivan Ljubicic. Ce dernier pourra apporter son "expérience" aux futurs joueurs français.