Eddy Merckx était surnommé "Le Cannibale", Federico Bahamontes "L'aigle de Tolède", Marco Pantani "Le Pirate", Fabian Cancellara "Spartacus"... Bernard Hinault était, est et restera "Le Blaireau", un surnom d'apparence moins clinquant mais qui sied parfaitement au quintuple vainqueur du Tour de France, comme il l'explique dimanche dans l'émission "Face aux auditeurs" d'Europe 1 Sport, animée par Lionel Rosso.
"Ça me plaît bien, parce que c'est un animal qui est agressif et ceux qui le chassent, souvent, s'en rappellent quand ils se font croquer par le blaireau". "Ça ne me dérange pas du tout, quand on sait que quand il est chassé, il rentre dans son trou, et quand il sort c'est pour mordre, c'était un peu la même chose pour moi. Quand on me disait 'tu marches pas', je rentrais chez moi et je me préparais physiquement et mentalement, et quand je sortais, c'était pour gagner et c'était la meilleure réponse que je pouvais leur donner", commente le Breton, aujourd'hui âgé de 66 ans.
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Une expression populaire, deux coureurs et un journaliste de L'Equipe
Ce surnom, Bernard Hinault le doit à une expression populaire très en vogue à la fin des années 1970. "Dans les années 77-78, tout le monde s'interpellait en disant 'qu'est-ce que tu fais blaireau ce week-end ?', 'qu'est-ce que t'as fait blaireau le week-end dernier ?'... Deux coureurs de chez moi, Maurice Le Guilloux et Georges Talbourdet, ont dit un jour devant Pierre Chany, un grand journaliste de L'Equipe, 'C'est un blaireau'. Et Pierre Chany a écrit "C'est le Blaireau', et c'est parti comme ça".
Comme l'animal, Bernard Hinault a beaucoup mordu ses adversaires sur les courses, en témoigne son impressionnant palmarès : cinq victoires sur le Tour de France (28 étapes gagnées), 3 Tour d'Italie (6 étapes gagnées), deux Tour d'Espagne (7 étapes remportées), le championnat du monde 1980, le championnat de France 1978, 3 Critérium du Dauphiné et 9 classiques.