L’ère d’Unai Emery au PSG est bientôt finie. Sans surprise, l’entraîneur espagnol a confirmé vendredi son départ à la fin de la saison, qui ne faisait plus guère de doute depuis l’élimination en huitièmes de finale de la Ligue des champions contre le Real Madrid. Impossible, au moment de dresser le bilan du passage du Basque sur le banc parisien, de ne pas évoquer les échecs sur la scène européenne. Le nom d’Emery restera, à son corps défendant, à jamais associé au traumatisme de la "remontada", l’an passé contre le FC Barcelone (4-0, 1-6). Pour autant, l’entraîneur espagnol a aussi connu de vraies réussites, notamment en France.
- Il a garni l’armoire à trophées
Unai Emery n’a certes pas réussi à remporter la Ligue des champions, l’objectif qui lui avait été fixé lors de son arrivée à l’été 2016. Mais il a tout de même bien garni l’armoire à trophées du PSG. Après avoir perdu le titre en Ligue 1 l’an passé au profit de Monaco, il a remis la main sur le championnat de France cette saison au soir d’un succès éclatant, comme un symbole, contre ces mêmes Monégasques (7-1). "Si l’équipe a été aussi régulière cette saison, c’est grâce à sa façon d’emmener ses joueurs à l’excellence", estime Daniel Bravo, l’ancien joueur du PSG désormais consultant sur BeINSports, interrogé par Europe 1.
Emery a également remporté deux fois de suite la Coupe de la Ligue (2017 et 2018, à chaque fois contre Monaco) et le trophée des champions (2016-2017). Et, sauf cataclysme, il devrait réaliser le doublé en Coupe de France (remportée l’an dernier). Réponse le 8 mai prochain, lors de la finale contre Les Herbiers, "petit" club de National.
- Il a changé le style de jeu du PSG
Les esprits taquins ne manqueront pas de souligner que remporter la Ligue 1 et les Coupes nationales constitue le minimum syndical pour le PSG, doté d’un budget nettement supérieur à ses concurrents hexagonaux. Ils n’auront peut-être pas tort, mais Emery a au moins eu le mérite de changer le style de jeu du club parisien. Fini la possession de balle à outrance, façon FC Barcelone, comme à l’époque de Laurent Blanc, l’entraîneur basque a demandé à son équipe de jouer plus vite vers l’avant.
"Il a apporté un jeu plus rapide et plus direct, même plus plaisant qu’auparavant. Il a fait des choix forts et imposé son style", juge Daniel Bravo. "Avec Neymar et Mbappé (arrivés cet été), c'est moins clair sur le plan collectif. L'objectif est quasiment de leur amener le ballon pour qu'ils fassent la différence balle au pied ", nuance Florent Toniutti, auteur du blog Chroniques tactiques, interrogé par l’AFP.
- Il est l’entraîneur du plus beau match du club version Qatar
Les principes d’Emery, basés sur l’intensité et un jeu rapide vers l’avant, ont trouvé leur apogée l’an dernier, lors du huitième de finale aller contre FC Barcelone. Ce soir-là, le PSG a sans doute signé la plus belle victoire de l’ère qatarie dans le club de la capitale (4-0). Les Barcelonais avaient été totalement dépassés par la vitesse d’exécution, l’intensité et l’engagement des Parisiens.
Sauf que, trois semaines plus tard, ce chef d’œuvre passera totalement aux oubliettes, sous le poids de la fameuse "remontada" (défaite 6-1 au retour). Une démonstration puis un échec majeur : ce huitième de finale symbolise, presque à lui seul, le passage d’Emery au PSG.
- Il est toujours resté digne, même dans la difficulté
Que ce soit après la "remontada" ou après l’élimination contre le Real Madrid, Unai Emery n’a jamais fui ses responsabilités. L’entraîneur espagnol est toujours resté digne, même quand une pluie de critiques s’est abattue sur lui ou quand les sifflets sont tombés du Parc des Princes lors de l’annonce de son nom, dans les semaines qui ont suivi les déroutes contre le Barça et le Real. Vendredi, Unai Emery a annoncé son départ avec classe, sans aucune aigreur ni envie de régler ses comptes. Il n’aura peut-être pas tout réussi au PSG, mais personne ne pourra lui reprocher son comportement.