Il est parti au sommet, il revient en sauveur. A peine neuf mois après son départ en pleine gloire, Zinédine Zidane est officiellement de retour sur le banc d’un Real Madrid en pleine crise. Zizou remplace l’Argentin Santiago Solari, sur la sellette depuis l’élimination en huitièmes de finale de la Ligue des champions, la semaine dernière contre l’Ajax Amsterdam (2-1, 1-4). Pourtant personne, ou presque, n’attendait un "come-back" de l’icône, démissionnaire l’an dernier après avoir remporté trois fois de suite la C1 (2016, 2017, 2018). Mais plutôt que de tenter un nouveau défi, par exemple à la Juventus Turin, où son nom a régulièrement été cité, le Français a préféré revenir dans son club de cœur. Le chantier s’annonce immense pour Zidane, tant le Real apparaît en fin de cycle.
Terminer le plus haut possible en Liga
Éliminé en Ligue des champions et en Coupe d’Espagne, le Real n’a plus que la Liga à jouer d’ici la fin de la saison. Problème : les Merengue (3e avec 51 pts) semblent hors course pour le titre, avec douze points de retard sur le FC Barcelone (1er, 63 pts) et cinq sur l’Atlético (2e, 56 pts), deuxième, à onze journées du terme du championnat. Sauf catastrophe, le Real devrait terminer aux quatre premières places -Alaves, 5e, pointe à dix longueurs- et assurer sa qualification pour la prochaine Ligue des champions.
Zidane va donc tenter de relancer son équipe, qui reste sur deux défaites sur les quatre dernières journées (contre Gérone et le FC Barcelone), pour terminer à la meilleure place possible. Un objectif dans les cordes de Zizou, puisque le Real n’affrontera aucun "gros" d’ici la fin de la saison, hormis un déplacement périlleux à Valence (7e) début avril. De là à imaginer une incroyable "remontada" sur le Barça, il est un pas qu’on ne franchira pas. Mais avec Zizou, rien n’est impossible…
Redonner confiance à un groupe usé
A court terme, la mission principale du coach français sera de redonner confiance à un groupe usé par une saison chaotique et repu de succès ces dernières années. Son prédécesseur, Santiago Solari, n’a pas hésité à mettre sur le banc plusieurs joueurs cadres du Real version Zizou (Marcelo, Marco Asensio, Isco, Gareth Bale), au profit notamment du jeune latéral espagnol Sergio Reguilon (22 ans) et de la pépite brésilienne Vinicius (attaquant de 18 ans), qui incarnent l’avenir du club. "Zizou n’a pas peur des défis. Il n’y a plus Cristiano Ronaldo, et en plus Solari avait décidé de mettre quelques joueurs cadres sur le banc ou en tribunes. Il va sans doute rappeler ces ‘bannis’", estime Robert Pirès, interrogé lundi par Europe 1.
Lors de son premier passage sur le banc du Real, Zidane avait effectivement su tirer la pleine quintessence de son groupe. Son retour pourrait donc relancer une équipe dépassée ces dernières semaines.
Construire une nouvelle équipe cet été
Mais quels que soient les résultats d’ici la fin de la saison, le plus gros chantier pour Zidane et le Real sera d’entamer un nouveau cycle cet été. "Il a dû obtenir des garanties, s’il décide de repartir pour une nouvelle aventure avec le Real. Le président (Florentino Perez) a dû lui confirmer qu’ils allaient dépenser de l’argent et reconstruire une équipe. La perte de Cristiano Ronaldo (parti à la Juventus l’été dernier) a été immense. A Zizou de trouver le ou les joueurs capables de relever la tête du Real", juge Robert Pirès.
Les prochains mois s’annoncent donc agités du côté du géant madrilène, attendu comme le principal animateur du prochain mercato d’été. Plusieurs joueurs "historiques" du club pourraient partir, comme le Ballon d’Or Luka Modric, Gareth Bale ou Marcelo, mais c’est surtout dans le sens des arrivées que le Real sera attendu. Le nom d’Eden Hazard (Chelsea) est régulièrement cité dans la presse, alors que celui de Neymar devrait également être au centre des rumeurs. Mais Zidane osera-t-il bouleverser une équipe qu’il connaît par cœur et avec laquelle il a tout gagné ? A Zizou, désormais, de trancher.