Les joueurs et joueuses davantage protégés. Après plusieurs demandes auprès de la Fédération française de tennis, les participants de Roland-Garros 2023 ont enfin été entendus. Pour la première fois de l'histoire du mythique tournoi de la Porte d'Auteuil, les organisateurs ont décidé de prendre au sérieux le sujet du cyberharcèlement. Insultes, intimidations, et même parfois menaces de mort, joueurs et joueuses de tennis reçoivent de plus en plus de messages inquiétants sur les réseaux sociaux après les rencontres, ces derniers émanant très généralement de parieurs frustrés après un match.
Très souvent ciblé, le Français Benoît Paire avait partagé plusieurs captures d'écran sur le réseau social Twitter datant d'avril 2022. On pouvait y lire des messages tels que : "On va te tuer" ou encore "s'il te plaît, meurs". D'autres joueurs français comme Gaël Monfils ou encore Caroline Garcia avaient déjà signalé ce fléau qui frappe particulièrement le monde du tennis. Un appel entendu par Amélie Mauresmo, directrice de Roland-Garros. Soucieuse de la santé mentale des joueurs et joueuses, l'ancienne capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis a annoncé avoir mis en place un nouveau mécanisme pour lutter contre ce cyberharcèlement durant la quinzaine.
— Roland-Garros (@rolandgarros) April 21, 2023
Entreprise spécialisée
Durant le tournoi parisien, la FFT va faire appel à une société nommée Bodyguard. Spécialisée dans le cyberharcèlement, cette dernière va permettre de détecter et d'effacer les messages haineux que pourraient recevoir les sportifs. Joueurs et joueuses du tableau principal, mais aussi juniors ou encore participants en fauteuil, tous les inscrits pourront, s'ils le veulent, bénéficier de ce service. Une avancée majeure qui permettra aux sportifs d'"être plus libre dans leur tête", s'est réjouie Amélie Mauresmo.
Pour utiliser l’application, rien de plus simple. Les joueurs scannent un QR code, se connectent et ils sont protégés par l’IA. "L’intelligence artificielle va repérer directement les contenus mots haineux et le supprimer en temps réel pour que le sportif ne puisse pas le voir, ni sa communauté", assure Yann Guerin, directeur sport chez Bodyguard.
La directrice de Roland-Garros a ouvertement manifesté sa fierté après cette annonce : “C’est canon pour le bien-être mental des joueurs ! Ça assainit l’esprit. J’ai hâte de voir le ressenti des joueurs sur ce service", s'est projetée l’ancienne numéro 1 tricolore. L'initiative est aussi saluée par les joueurs comme la française Océane Dodin : " C'est une bonne chose, car on reçoit pleins de messages."