Comme attendu, Novak Djokovic et Carlos Alcaraz se sont donné mardi rendez-vous en demi-finales de Roland-Garros dont ils sont les grands favoris en l'absence de Rafael Nadal. Le jeune Espagnol, numéro 1 mondial à 20 ans, s'est joué en quarts du Grec Stefanos Tsitsipas (5e), finaliste en 2021, 6-2, 6-1, 7-6 (7/5). De son côté, le Serbe de 36 ans (3e) a perdu son premier set du tournoi avant de dominer le Russe Karen Khachanov (11e) 4-6, 7-6 (7/0), 6-2, 6-4.
>> LIRE AUSSI - Toit sur le Lenglen, vente de billets, programmation : la directrice générale de la FFT satisfaite de ce Roland-Garros
Douzième demi-finale à Roland-Garros
"Il a été meilleur pendant la majorité des deux premiers sets. J'ai eu du mal à entrer dans le match, mais j'ai réussi un tie break parfait", a commenté Djokovic, en quête d'un 23e titre record du Grand Chelem. "C'est comme s'il y avait eu deux matchs en un. Les deux premiers sets (jusqu'au tie break) sont mes deux pires du tournoi jusque-là. Et puis les troisième et quatrième ont été plutôt bons", a-t-il analysé.
"Quand je suis entré sur le court aujourd'hui, j'avais probablement laissé une partie de moi au vestiaire", a-t-il résumé après avoir signé sa 90e victoire sur la terre battue parisienne où seul le maître des lieux Rafael Nadal a fait mieux (112). Il jouera ainsi sa douzième demie à Roland-Garros où seul Nadal a fait mieux (15 pour 14 titres). Ce sera en outre sa 45e demie en Grand Chelem et là, seul Roger Federer a fait mieux (46). De son côté, Khachanov qui s'était hissé dans le dernier carré des deux derniers tournois du Grand Chelem (US Open 2022 et Open d'Australie en janvier) ne réussira pas la passe de trois.
>> VOIR ICI - VIDEO - Roland-Garros 2023 : quand l'Ukrainienne Svitolina refuse de serrer la main de la Bélarusse Sabalenka
"Battre les meilleurs"
Comme espéré, voire inévitable, c'est Alcaraz qui se dressera sur la route de Djokovic vendredi en demies. L'Espagnol de 20 ans, devenu le plus jeune N.1 mondial lorsqu'il a remporté son premier tournoi du Grand Chelem l'an dernier à l'US Open (où Djokovic n'avait pu participer faute de vaccin anticovid), a écoeuré Tsitsipas. Même si le Grec, ayant été mené 5-2 dans le troisième set, a sauvé cinq balles de match au total et poussé la manche au tie break, il a été globalement complètement débordé et maîtrisé par Alcaraz qui lui a infligé 36 coups gagnants.
"Je crois en moi, tout le temps", a déclaré Alcaraz pour expliquer le niveau de sa domination mardi. "J'ai un peu perdu ma concentration sur la fin, mais je suis content d'avoir su surmonter ce moment parce que la fin était très tendue", a-t-il ajouté. Quant à son match contre Djokovic, "c'est le match que tout le monde voulait voir et que moi je voulais jouer", a-t-il affirmé. "Parce que pour être le meilleur, il faut battre les meilleurs". Dans le tableau féminin, la Bélarusse Aryna Sabalenka (2e) a écarté l'Ukrainienne Elina Svitolina (192e) 6-4, 6-4 et atteint le dernier carré parisien pour la première fois de sa carrière. Entre la Bélarusse et l'Ukrainienne, le match s'est accompagné comme depuis le début de la guerre en Ukraine, d'une charge émotionnelle et politique.
>> LIRE ÉGALEMENT - «Le pays s'est arrêté» : alors âgé de 14 ans, Cédric Pioline raconte la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros
"Instinctivement"
Les joueuses ukrainiennes ont pris l'habitude de ne pas serrer la main de leurs adversaires russes ou bélarusses. Mardi, Sabalenka a néanmoins attendu Svitolina au filet, en espérant manifestement la saluer, mais l'Ukrainienne ne lui a même pas adressé un regard. "J'ai fait ça instinctivement, comme je le fais toujours à la fin de mes matchs", a expliqué la Bélarusse, de retour en conférence de presse après avoir manqué les deux précédentes pour préserver sa "santé mentale" et son "bien-être, s'estimant trop visée par des questions sur la guerre en Ukraine et ses liens avec l'autoritaire président de son pays, Alexandre Loukachenko.
Mais cette attente au filet n'a pas été appréciée par l'Ukrainienne. "Ma première réaction a été de me dire : 'Qu'est-ce que tu fais ?'. Parce que j'ai dit clairement ma position", a expliqué Svitolina, qui retrouvait les quarts de finale en Grand Chelem moins de huit mois après avoir donné naissance à son premier enfant en octobre dernier, une petite fille née de son union avec Gaël Monfils et prénommée Skaï.
Toujours est-il que Sabalenka, auréolée de son premier titre en Majeur en janvier à l'Open d'Australie, est au rendez-vous du dernier carré parisien. Elle y affrontera jeudi la Tchèque Karolina Muchova (43e), victorieuse 7-5, 6-2 de la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (333e mais finaliste 2021) plus tôt dans la journée.