Tous les espoirs tricolores de la quinzaine de Roland-Garros 2023 reposeront sur les épaules d'une Française : Caroline Garcia. Effectivement cette année, la Lyonnaise est la seule représentante du contingent français, femmes et hommes confondus, à être tête de série dans les tableaux de simple, avec qui plus est le statut de numéro 5 grâce à sa cinquième place mondiale. La lauréate du dernier Masters féminin en 2022 est la joueuse française à suivre de près, confirme Cédric Pioline, consultant d'Europe 1, la radio officielle de Roland-Garros, bien que l'ancienne quart de finaliste en 2017 connaisse une période tennistique compliquée...
Sur le papier, "Caroline Garcia est notre meilleure chance française"
"Caroline Garcia est, sur le papier, notre meilleure chance française, mais oui, elle vit une période difficile quasiment depuis le début de l'année", relate celui qui a également été cinquième mondial en 2000. "Par rapport à son niveau, à son classement et à ce qu'elle a produit en fin de saison dernière, elle sous-performe d'une certaine manière. J'espère qu'elle va arriver à se remettre la tête à l'endroit et qu'elle va arriver à produire du jeu pour aller au moins en deuxième semaine", projette le double vainqueur de la Coupe Davis (1996, 2001).
Et le consultant d'Europe 1 pour la quinzaine de partager son optimisme : "En deuxième semaine, on sait qu'il y a un sprint final, et avec son expérience et son niveau de jeu, elle pourrait aller loin et pourquoi pas soulever le trophée". Pour cela, la Lyonnaise de 29 ans aura en tout cas fort à faire puisqu'elle est située dans la même partie de tableau que la Biélorusse Aryna Sabalenka, numéro 2 mondiale et vainqueure cette année à Madrid, un tournoi sur terre battue. Les deux joueuses pourraient s'affronter dès les quarts de finale.
L'heure de la confirmation pour Diane Parry
Parmi les autres joueuses françaises en lice, les spectateurs de la porte d'Auteuil seront heureux de retrouver Alizé Cornet qui, à 33 ans, dispute l'une de ses dernières saisons sur le circuit mondial. La Niçoise, 59e mondiale, n'est toutefois pas tête de série. "Maintenant, on sait que c'est une bagarreuse, qu'elle ne lâchera rien et qu'elle est capable, avec son expérience, avec le public également, de nous faire un bon tournoi", souligne-t-il. Alizé Cornet devra se mesurer à l'Italienne Camilla Giorgi, 36e mondiale, au premier tour, avant une possible rencontre face à la troisième joueuse mondiale, l'Américaine Jessica Pegula, au tour suivant.
Une autre Niçoise retient l'attention de Cédric Pioline : Diane Parry, 77e mondiale à tout juste 20 ans, qui s'était illustrée l'an passé porte d'Auteuil en éliminant la tenante du titre au deuxième tour. "Elle est intéressante, elle est jeune, avec un bon potentiel. J'aime beaucoup son jeu", appuie l'ex-champion français, qui rappelle qu'elle s'est imposée la semaine dernière lors du Trophée Clarins, juste à côté de Roland-Garros. Un premier exploit sera à réaliser dès le premier tour, face à l'Ukrainienne tête de série 25, Anhelina Kalinina.
Richard Gasquet et Gaël Monfils, les deux derniers "Mousquetaires" en fin de carrière
Chez les messieurs, la tâche s'annonce (encore) compliquée pour succéder à Yannick Noah, dernier Tricolore à avoir soulevé la Coupe des Mousquetaires en 1983. Comme l'année dernière, aucun d'entre eux ne sera tête de série, c'est-à-dire qu'ils peuvent rapidement affronter les cadors du circuit. Le numéro un Français au classement, Ugo Humbert, 38e, défiera son compatriote et numéro 2 tricolore, Adrian Mannarino, au premier tour.
Richard Gasquet, 36 ans, sera lui opposé à un autre joueur de l'Hexagone, Arthur Rinderknech, dans "une fin de carrière où il prend toujours énormément de plaisir à jouer, et nous à le voir jouer", insiste Cédric Pioline. Cependant, "il apparait assez clair que Richard a de plus en plus de mal à enchaîner des efforts, des matches difficiles...", décrypte le consultant d'Europe 1.
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"C'est beaucoup plus complexe" pour le dernier des "quatre Mousquetaires", Gaël Monfils, estime Cédric Pioline. "On a tous en tête le Gaël Monfils qui nous a fait rêver, ancien demi-finaliste à Roland-Garros (en 2008). Mais depuis qu'il a repris après une blessure vraiment embêtante, il peine à retrouver son niveau. On a du mal à jauger son état de forme", explique l'ex-numéro 5 mondial, qui attend de voir tout de même son entrée en lice dans le tableau principal, face à l'Argentin Sebastian Baez, spécialiste de terre battue, avant une éventuelle confrontation avec le phénomène danois Holger Rune.
Luca Van Assche, "un joueur extrêmement prometteur"
Côté français, l'avenir pourrait bien appartenir en réalité à la relève dans le tableau masculin. Le premier joueur attendu est Luca Van Assche, 18 ans et déjà 79e mondial. Le natif de Woluwe-Saint-Lambert en Belgique a intégré le top 100 cette année, devenant le plus jeune tricolore à réaliser cette prouesse depuis Gaël Monfils.
"C'est un joueur qui est extrêmement prometteur", relève d'ailleurs Cédric Pioline. Parmi ceux qui ont performé aussi tôt par le passé, "le plus mauvais d'entre eux a été top 20 minimum, et on parle de joueurs qui ont été dans les dix premiers, voire mieux", note l'actuel directeur du tournoi de Paris-Bercy. Celui-ci "a un bel avenir devant lui, avec un jeu intéressant, une personnalité intéressante, très mature mais avec beaucoup de marge de progression. Il peut nous faire une bonne surprise cette année dans son parcours, et il faudra le suivre dans les années à venir".
Au premier tour, Luca Van Assche retrouvera un ancien demi-finaliste porte d'Auteuil, l'Italien Marco Cecchinato (73e mondial), et peut entrevoir une opposition avec une autre pépite tricolore, Arthur Fils (18 ans, 112e mondial), en finale à Lyon et confronté lui au solide espagnol Alejandro Davidovich Fokina (29e). Cela pourrait être un remake de la finale de l'édition juniors de 2021, remportée pour Luca Van Assche. Une affiche que les supporters du tennis français attendent plus que tout.