La pression d'une première finale en tournoi majeur pèsera de manière égale sur leurs épaules, samedi, porte d'Auteuil : ni l'une ni l'autre n'en a disputé jusqu'à présent. L'Australienne Ashleigh Barty, 23 ans, et la Tchèque Marketa Vondrousova, 19 ans, se disputeront un premier titre en Grand Chelem à Roland-Garros, au terme d'une quinzaine qui a vu toutes les favorites balayées… Et consacrera, quoi qu'il arrive, une vainqueure surprise.
Halep, Osaka et Williams out
Au début du tournoi, on évoquait plutôt la numéro un mondial Naomi Osaka, à la conquête d'un troisième titre majeur consécutif, la Roumaine Simona Halep, très en forme sur terre et en quête d'un doublé à Paris, ou encore l'insubmersible Serena Williams, en manque de matches mais à la poursuite d'une 24ème couronne historique en Grand Chelem. Mais la première a chuté dès le troisième tour, impuissante face à la modeste Tchèque Katerina Siniakova. La seconde s'est inclinée en quarts de finale, contre la jeune Américaine Amanda Anisimova, 17 ans seulement. Quant à la troisième, elle a encaissé son élimination la plus précoce depuis Wimbledon 2014 face à Sofia Kenin (35ème mondiale), après seulement deux matches remportés.
Autres prétendantes au titre, Karolina Pliskova et Kiki Bertens, respectivement numéro 2 et 3 mondiales, se sont arrêtées au deuxième tour. Dès les demi-finales, disputées sur les courts Suzanne-Lenglen et Simonne-Mathieu en raison des mauvaises conditions météorologiques, un vent de fraîcheur soufflait donc sur Roland-Garros. La Britannique Johanna Konta, 26ème mondiale, venait compléter un carré que personne n'avait vu venir, au côté d'Anisimova, Barty et Vondrousova.
Vondrousova, la jeune Tchèque qui progresse vite
Ce sont donc les deux dernières qui s'affronteront, samedi à 15 heures, pour une finale indécise. D'un côté, la Tchèque, plus jeune joueuse à se qualifier pour l'ultime match d'un Grand Chelem depuis Caroline Wozniacki il y a dix ans, affiche une forme impressionnante depuis le début du tournoi : elle n'a, contrairement à sa future adversaire, pas perdu un seul set porte d'Auteuil. "Je suis contente d'avoir su garder mon sang-froid. Je suis heureuse de ce qui arrive", a-t-elle sobrement commenté à l'issue de sa demi-finale, dont le résultat lui garantit d'entrer dans le top 20 mondial pour la première fois de sa carrière - elle est aujourd'hui 38ème. Avant Roland-Garros, elle n'avait jamais dépassé les huitièmes de finale en Grand Chelem.
Ancienne numéro un mondiale chez les juniors, issue d'une famille de sportifs, Marketa Vondrousova progresse vite. Elle occupait la 68ème place du classement mondial début 2019, souligne l'Équipe, qui relève une anecdote propre à la jeune joueuse : elle a pris l'habitude de plier la visière de sa casquette au milieu, lui donnant une forme pointue. "Je fais ça depuis toute petite, c'est mon truc à moi !", s'est-elle amusée auprès du quotidien sportif après que son accessoire avait heurté sa raquette en quart de finale.
Ashleigh Barty, le tennis en passant par le cricket
Sur son chemin, la jeune Tchèque trouvera Ashleigh Barty, de quelques années son aînée, 8ème au classement WTA, et donc favorite sur le papier… Bien qu'elle ait davantage bataillé en demi-finale, laissant filer un set face à l'Américaine Amanda Anisimova (6-7, 6-3, 6-3). Cette dépense d'énergie supplémentaire pèsera-t-elle lors d'une finale disputée sans jours de repos ? Marketa Vondrousova doit l'espérer sans trop y croire. Car l'Australienne, d'origine aborigène par son père, fait preuve d'une grande régularité depuis le début de la saison : elle est la seule joueuse cette saison à avoir atteint les quarts lors des deux premiers tournois du Grand Chelem.
Avant ça, Ashleigh Barty a joué au… cricket. Après avoir remporté Wimbledon junior à 11 ans, la jeune fille a mis le tennis sur "pause", le temps de mener "la vie normale d'une adolescente", selon un parcours retracé par Le Monde. Après deux ans passés à pratiquer l'un des sports les plus populaires de son pays, l'Australienne est revenue à la petite balle jaune avec succès : 623ème mondiale il y a trois ans, elle ne cesse de grimper au classement depuis 2017. Qu'elle gagne ou qu'elle perde samedi, la joueuse intégrera le top 5 mondial à l'issue de la quinzaine parisienne.