Leur vie paraît parfois dorée, loin des tracas du quotidien des Français. Et pourtant, les jeunes sportifs de haut niveau ne se portent pas si bien que ça. Selon une étude menée par Harris Interactive, en partenariat avec le ministère des Sports et l'Insep auprès de 1.885 sportifs de haut niveau âgés de 16 à 25 ans, près de 20% des sondés disent ressentir un mal-être.
Cette enquête, dont les résultats sont dévoilés ce mardi par la fondation FondaMental, évoque ainsi des risques de dépression modérée à sévère chez 17% des jeunes sportifs, mais aussi des troubles anxieux généralisés (24%) et des troubles du sommeil (44%).
Stress de la compétition, pression médiatique, blessures...
Un constat assez inquiétant qui s'explique par différents facteurs. Les jeunes athlètes se trouvent confrontés - parfois très jeunes et à des degrés divers en fonction de la discipline - au stress de la compétition et à la pression médiatique qui en découle. Ils peuvent également contracter des blessures susceptibles d'interrompre leur parcours vers le sport de haut niveau.
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Dans le cadre de la surveillance médicale règlementaire, les jeunes sportifs présents sur liste ministérielle réalisent, une fois par an, un bilan psychologique afin d'évaluer leur santé mentale globale. Pourtant, seulement un tiers des jeunes sportifs présentant des troubles anxieux ou dépressifs ont consulté un psychiatre ou un psychologue au cours des 12 derniers mois. "Il est donc crucial d’amplifier les actions menées en matière de prévention, de prise en charge et d’orientation des jeunes sportifs et de leur entourage familial et professionnel", écrit la fondation FondaMental dans son compte rendu.
Un sujet évoqué par plusieurs sportifs de renom
"Cette étude révèle l’intérêt croissant des sportifs pour une meilleure prise en charge de leur santé mentale. En brisant le tabou autour des maladies mentales, les athlètes jouent un rôle de modèles, encourageant la société entière à reconnaître l’importance de la santé mentale et à aborder ces questions avec la même importance que la santé physique", ajoute sa directrice générale, Marion Leboyer.
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Plusieurs sportifs de renom n'ont pas hésité à mettre ce sujet sur la table ces dernières années. Naomi Osaka, joueuse de tennis japonaise et ancienne numéro 1 mondiale, avait quitté avec fracas le tournoi de Roland-Garros en 2021, expliquant vouloir préserver sa santé mentale. L'ex-nageur Michael Phelps, sportif le plus médaillé de l'histoire des Jeux olympiques, avait également révélé avoir souffert de dépression durant sa carrière, tout comme la gymnaste américaine Simone Biles.