L’INFO. C’est une drôle de semaine qui vient de s’achever pour Christian Estrosi. Après son arrêté “anti-drapeaux” suspendu par la justice, le maire de Nice a porté plainte contre un clip de rap qui dresse son portrait de façon peu flatteuse. La vidéo, disponible sur YouTube et dont il a demandé la suppression, a déjà été vue par plus de 40.000 internautes. Et cela ne fait que commencer…
“Rolex, 15.000 pétasses, moi c’est Christian”. Dans ce morceau, écrit il y a six mois, le chanteur Infinit tance Christian Estrosi sur son absence de diplôme, son goût prononcé pour le luxe et critique son style vestimentaire : “J’ai aucun diplôme, comme Christian Estrosi, (...) mais je vais devenir maire comme Christian Estrosi”, rappe Infinit. Ou encore “Rolex, 15.000 pétasses, moi c’est Christian ! (...) Sapes de proxénète, pétasse, donne-moi l’enveloppe”, continue le titre du morceau, simplement intitulé du nom de l’élu. Ce dernier a porté plainte pour injure, un délit passible d’une amende maximum de 12.000 euros.
Une photo détournée. En illustration de son morceau, le chanteur Infinit a choisi une photo de Christian Estrosi jeune, le drapeau algérien cousu sur l’épaule. Il s’agit en réalité d’une réelle photo de l’ancien ministre de l’Industrie âgé d’une vingtaine d’années mais retouchée. En effet, le drapeau des récents huitièmes de finalistes de la Coupe du monde y a été ajouté. Une provocation, alors que l’élu niçois avait tenté de mettre en place, le 30 juin dernier, un arrêté municipal interdisant “l’utilisation ostentatoire” de drapeaux étrangers dans sa ville. Une décision suspendue vendredi dernier par le tribunal administratif de Nice.
Estrosi demande sa suppression, la vidéo explose. En parallèle de sa plainte déposée, Christian Estrosi a sollicité YouTube pour que le portail de vidéos supprime ce clip. Mais comme souvent dans ce genre de situation, la filiale de Google joue la montre en ne répondant pas dans un premier temps, le temps que la polémique se tasse. Et il n’est pas dit que YouTube accède à la demande de ce baron de l’UMP. Car pour qu’une vidéo soit supprimée sur ce site, il faut que celle-ci présente un contenu “manifestement illicite”, dans des cas de figure bien précis : atteinte aux droits d’auteurs, violence, pornographie ou encore incitation à la haine, explique le portail spécialisé NextInpact. Et pour ce qui est de la diffamation et des injures, “l’hébergeur peut avoir davantage tendance à attendre une décision de justice” avant d’éventuellement supprimer un contenu litigieux. En attendant, le morceau “Christian Estrosi” comptait, lundi matin, 43.000 vues, un score deux à quatre fois supérieurs aux autres vidéos de l’artiste, moins d’une semaine après sa publication.
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