Les services chinois de la censure ont bloqué l'accès en Chine à la messagerie électronique de Google, Gmail. Une nouvelle étape dans la volonté de Pékin d'établir sa propre "souveraineté" sur Internet. Les entraves pour se connecter en Chine à Gmail ne sont pas récentes, pas plus que les tensions entre le géant américain Google et Pékin, mais ces dernières mesures viennent parachever le blocage en Chine du premier service de messagerie du monde.
"Rien d'anormal de notre côté". Les ultimes voies d'accès à Gmail ont été fermées ces derniers jours, le trafic de connections entre la Chine et la messagerie de Google accusant vendredi une chute brutale, selon les données publiées par le "Google's Transparency Report". "Nous avons procédé à des vérifications et il n'y a rien d'anormal de notre côté", a déclaré un porte-parole de Google basé à Singapour. Ce blocage total de Gmail s'inscrit dans une "attitude de plus en plus agressive (des autorités à Pékin) concernant ce qu'elles appellent leur souveraineté sur Internet", a commenté Jeremy Goldkorn, expert du Web en Chine.
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Les États-Unis ne veulent pas accuser Pékin. "Ces deux dernières années, on a constaté un renforcement constant de toutes les formes de censure sur Internet" en Chine, a ajouté ce rédacteur en chef du site d'informations danwei.org, également bloqué dans le pays. À Washington, le département d'État s'est gardé d'accuser directement Pékin pour le blocage de Gmail. Mais un porte-parole, Jeffrey Rathke, a exprimé les "inquiétudes" des États-Unis quant aux "efforts de la Chine pour saper la liberté d'expression, notamment sur Internet". "Nous encourageons la Chine à être transparente dans ses rapports avec les multinationales" telles que Google, a réaffirmé M. Rathke.
Pas de suffrage universel en 2017. En 2014, les services de Google ont notamment été sérieusement entravés à l'approche du 25e anniversaire du drame de la place Tiananmen, le 4 juin 1989. Pékin a ensuite encore resserré l'étau de la censure face à la fronde d'habitants de Hong Kong qui ont exigé de pouvoir élire leur gouverneur en 2017 au suffrage universel plein et entier. De nombreux internautes chinois ont exprimé lundi leur colère, en demandant une levée de la censure visant Gmail.
De nombreux journalistes arrêtés en 2014. Le Parti communiste chinois (PCC) s'emploie en effet à museler Internet, qui a joué ces dernières années un rôle de puissante caisse de résonance des critiques du régime. Selon des mesures adoptées en septembre, les internautes chinois risquent jusqu'à trois ans de prison pour des messages jugés diffamatoires publiés plus de 500 fois ou consultés plus de 5.000 fois. De nombreux internautes et journalistes ont été arrêtés cette année et certaines des voix critiques les plus influentes sur les réseaux sociaux ont dû se livrer à d'humiliantes "autocritiques" à la télévision.
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Twitter, YouTube et Facebook inacessibles. Les autorités chinoises ont de surcroît mis en place une censure très perfectionnée d'Internet, qui est expurgé des sites politiquement sensibles, afin que ne puisse s'organiser de dissidence. Twitter, YouTube et Facebook sont bloqués dans le pays, ainsi que de nombreux sites d'information.