L'info. Pointant du doigt le système éducatif à la française, le patron de Free répond à sa manière, en lançant "42", sa propre école informatique. Comme il l'avait fait lors du lancement de Free Mobile, Xavier Niel avait "convoqué" mardi la presse pour présenter cette école, censée être une alternative au système scolaire classique. 1.000 élèves, ou plutôt "geeks" puisque c'est bien d'eux qu'il s'agit, seront formés chaque année aux métiers de l'informatique, promet-il.
> Mais d'abord, pourquoi "42" ? C'est un clin d'œil au Guide du voyageur galactique, une référence dans le monde des "geeks". Le chiffre revient régulièrement au sein du roman, apparaissant comme la réponse à toutes les questions que l'être humain se pose sur l'univers et sur la vie en général.
> "42", c'est destiné à qui ? Il "suffit" d'être âgé de 18 à 30 ans pour postuler à "42" : aucun diplôme préalable ne sera exigé, assure son fondateur. Premier étape pour les candidats : répondre à un questionnaire, à des jeux et résoudre des énigmes, directement sur le site de l'école. 4.000 postulants se retrouveront ensuite pour un stage intensif cet été. Avec de l'informatique à haute dose, "jusqu'à 15 heures par jour", promet Xavier Niel. Un traitement de choc censé permettre de sélectionner les 1.000 élèves qui intégreront officiellement l'école parisienne, au mois de novembre. Et les rentrées suivantes si tout va bien.
> Une école "Free". La scolarité sera totalement gratuite, nous a assuré mardi le héraut du "low-cost". Le système privé, payant, "laisse sur le côté de la route le plus grand nombre de talents, voire de génies, que nous pourrions trouver en France", dénonce-t-il. Xavier Niel a précisé qu'il entendait prendre en charge le financement de l'école pour les dix prochaines années, à hauteur de 50 millions d'euros.
> La pédagogie façon Niel. "200.000 élèves sont rejetés du système scolaire sans qualification" : le chiffre est revenu comme un gimmick dans le discours de Xavier Niel, mardi. Le patron de Free veut les rattraper par le col en leur proposant une pédagogie interactive, qu'il présente comme atypique. Cas pratique raconté par Niel : l'intervenant - il se refuse à parler d'enseignant - propose aux étudiants de "42" de trouver la solution à un problème informatique qui n'aura pas encore été résolu à ce jour. Résumé par lui, ça donne "dépasser sa capacité de création". Et ce, de manière collective. "Travailler à deux dans le système actuel, c'est tricher", regrette-t-il.
> Et après l'école ? "42" entend répondre aux besoins des entreprises, ce qui n'est pas toujours le cas du système français argumente Xavier Niel, évoquant ces "70% d'entreprises [ne trouvant] pas les talents dont elles ont besoin". Mais l'ambition du patron de Free ne s'arrête pas là : il veut, à l'aide de son dernier "bébé", rien moins que de rattraper le retard de la France dans le numérique. La 5ème puissance mondiale n'est qu'en 20ème position en matière de numérique dans le monde. Problème : les élèves sortiront de "42" sans aucun diplôme reconnu, ce qui pourrait constituer un frein à l'embauche pour certaines entreprises. La "révolution" du système éducatif prônée par Xavier Niel convaincre-t-elle les entrepreneurs français ?
Locaux 42par 42Born2Code