Seuls quatre Français sur dix sont conscients qu’utiliser un téléphone ou un ordinateur a un impact négatif sur l'environnement. Trois sur dix pensent même que l'impact du numérique sur la planète est positif. C'est ce qui ressort d'un sondage réalisé par l'Observatoire du numérique pour le Forum international de la météo et du climat, qui se tient du 25 au 28 mai à Paris. Et pourtant, la "pollution numérique", comme on l'appelle, est bien réelle.
La pollution numérique ne cesse de s'aggraver
On estime que le numérique serait responsable de 2 à 3% des émissions mondiales de CO2, c’est autant que le secteur aérien. Et 10% de l’électricité est dédiée à nos ordinateurs, nos téléphones et surtout, aux serveurs qui font fonctionner tout ça. La pollution numérique a doublé en quelques années avec l'essor continu d'Internet, la démocratisation des smartphones, l'arrivée des objets connectés… À ce rythme, les outils numériques pourraient polluer autant que les voitures aux alentours de 2025.
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Mais, contrairement aux voitures qui émettent visiblement des gaz à effet de serre, difficile d'imaginer qu'on pollue la planète en faisant des recherches sur Internet ou en écoutant de la musique en streaming. Pourtant, nos ordinateurs et nos téléphones ont un impact négatif sur la planète dès leur fabrication. Entre le plastique, les métaux et les minerais dont l’extraction est très polluante, ils consomment avidement les ressources naturelles de la Terre. Le recyclage, qui commence à s'installer dans les mentalités, ne permet pas de tout rattraper.
Et puis il y a l’usage que l'on fait de nos appareils électroniques, très gourmands en électricité : directement, via la recharge, et indirectement, quand on utilise Internet notamment. Un exemple concret : les mails. Ils sont envoyés et stockés via des serveurs informatiques qui pompent énormément d’énergie. Idem pour tout ce qui a trait au streaming ou aux services en ligne. Que ce soit Netflix pour les séries, Steam et le Xbox Live pour le jeu en ligne ou encore Deezer pour la musique, tous passent par ces mêmes serveurs, situés pour la plupart dans d'immenses data centers qui doivent être refroidis en continu.
Comment changer ses habitudes ?
Pour limiter sa pollution numérique sans se priver des immenses possibilités d'Internet, on peut adopter quelques bons réflexes. Pour les mails d'abord : vous avez intérêt à nettoyer régulièrement votre boîte mail. Vous pouvez aussi bloquer les spams ou vous désabonner des newsletters inutiles auxquels vous êtes abonné (parfois sans le savoir). On pense peu à ce dernier point mais c’est très simple à faire, il suffit d’aller en bas du mail et on trouve toujours un lien pour arrêter de les recevoir.
Trier ses mails, éteindre sa box, acheter des DVD… Quid des mails que l'on doit envoyer ? Il faut savoir qu’un SMS (160 caractères) émet environ 1.000 fois moins de CO2 qu’un mail ! Donc même si vous avez un message assez long à faire passer, mieux vaut privilégier les SMS, ça restera toujours bien moins polluant que les mails.
Autre astuce à laquelle on ne pense pas du tout : éteindre sa box quand on va travailler, qu’on part en vacances ou tout simplement la nuit. Vous n’aurez pas besoin de vous reconnecter en la rallumant, ça se fait tout seul, et vous économiserez de l’énergie.
Quant à Netflix ou Spotify, il n'y a pas d'autres solutions que de restreindre sa consommation ou bien se tourner vers les bons vieux DVD et CD. Certes, il y a le boîtier en plastique, ce n’est pas idéal. Mais, selon les calculs de l’ADEME, l’agence de l’environnement, ça reste moins polluant d’acheter un film en DVD que de le visionner en streaming sur Internet. Solution intermédiaire si les DVD et disques sont trop coûteux : acheter le film ou l'album en version dématérialisée.