Les plaintes déposées auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), le gendarme des données personnelles, ont explosé depuis la mise en oeuvre du Règlement européen sur la protection de ces données (RGPD), a-t-on appris auprès de la Cnil.
"Une hausse de plus de 100%". Depuis l'entrée en vigueur de ce règlement européen le 25 mai, la Cnil a enregistré "près de 1.000 plaintes", soit une hausse "de plus de 100%" par rapport à la même période de l'année dernière, a indiqué jeudi une porte-parole de la Cnil, interrogée par l'AFP.
Le nouveau règlement européen doit permettre de mieux protéger les données personnelles des Européens à l'ère numérique. Il renforce les droits des internautes et établit des obligations claires pour les entreprises dans le traitement des données personnelles, avec des sanctions pouvant aller jusqu'à 20 millions d'euros et 4% du chiffre d'affaires.
LIRE AUSSI : ce que le RGPD va changer pour vous
Les plaintes concernent principalement "internet et le commerce". "Manifestement il y a un pic" des plaintes, "sans doute dû à une sensibilisation plus grande" du public sur la question de la protection des données personnelles, a estimé la porte-parole de la Cnil. L'analyse détaillée des réclamations n'est pas encore disponible, mais elles "concernent principalement internet et le commerce", a-t-on appris de même source. Un grand nombre vise des services transnationaux, impliquant "potentiellement" une coopération entre les différents gendarmes nationaux européens, a enfin précisé la Cnil.
Quelques plaintes ont été déjà rendues publiques par leurs auteurs, comme les plaintes collectives déposées le 28 mai contre Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (GAFAM), à l'initiative de l'association de défense des internautes "La Quadrature du Net". Cette dernière et les plaignants estiment que les GAFAM exploitent illégalement les données personnelles de leurs utilisateurs.
Pour l'association, la manière dont les GAFAM demandent leur consentement aux utilisateurs pour utiliser leurs données n'est pas conforme aux exigences de la législation européenne. En 2017, la Cnil avait reçu au total 8.360 plaintes, passant pour la première fois la barre des 8.000 plaintes annuelles.