Tiktok, l'application de partage de vidéos prisée des adolescents, a été sanctionnée en France d'une amende de 5 millions d'euros pour n'avoir pas permis aux utilisateurs de son site web de refuser simplement les cookies, a annoncé jeudi le gendarme français des données personnelles. Les cookies sont des traceurs informatiques utilisés pour suivre le comportement des internautes et leur proposer des publicités ciblées. "Les contrôles ont uniquement porté sur le site web de Tiktok (...) et non sur l'application mobile", a précisé dans un communiqué la commission Informatique et Libertés (Cnil), qui a prononcé la sanction fin 2022.
Les cookies dans le viseur de la Cnil
Depuis la publication de ses nouvelles lignes directrices sur les cookies en 2020, la Cnil impose aux sites utilisant des mouchards de proposer un bouton permettant de refuser leur dépôt aussi facilement que les accepter. "Rendre le mécanisme de refus plus complexe revient en réalité à décourager les utilisateurs de refuser les cookies et à les inciter à privilégier la facilité du bouton 'Tout accepter'", considère l'autorité.
"Ces constatations concernent des pratiques antérieures que nous avons modifié l'année dernière, notamment en facilitant la possibilité de refuser des cookies non essentiels et en fournissant des informations supplémentaires sur les finalités de certains cookies", a réagi Tiktok dans une déclaration à l'AFP. Tiktok, qui appartient au géant chinois des technologies Bytedance (officiellement enregistré aux Îles Caïmans), est le dernier groupe étranger épinglé par la Cnil dans le cadre d'une importante campagne de contrôles déclenchée au printemps 2021.
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Peu de confiance envers Tiktok
Google, Meta (Facebook), Amazon, Microsoft et dernièrement Apple ont tous été sanctionnés par l'autorité pour un montant total avoisinant les 400 millions d'euros. L'application Tiktok est très critiquée aux États-Unis où elle fait l'objet de blocages sur les appareils des fonctionnaires, en raison de soupçons d'espionnage au profit de la Chine, sur fond de tensions commerciales entre Washington et Pékin.
De l'autre côté de l'Atlantique, le réseau social est dans le viseur de l'autorité irlandaise de protection des données (DPC) qui a fait part à ses homologues européens de deux projets de sanctions visant des manquements sur le traitement des données personnelles des mineurs et sur les transfert de données vers la Chine. Ces sanctions pourraient être prononcées au premier semestre 2023. Enfin, l'application de partage de vidéos se voit reprocher par des responsables politiques sa modération des contenus jugée trop laxiste et l'addiction qu'elle susciterait chez les plus jeunes.