Le scandale autour de la diffusion de données personnelles d'utilisateurs de Facebook a pris une nouvelle ampleur mercredi, le réseau social estimant à quelque 87 millions, contre 50 évoqués jusqu'ici, le nombre de ses membres dont les données personnelles ont pu être récupérées à leur insu par Cambridge Analytica.
Zuckerberg admet des "erreurs". C'est sur ce scandale, ainsi que sur sa réponse jugée tardive, de manipulations politiques attribuées à la Russie que Mark Zuckerberg, le patron du groupe, devra s'expliquer la semaine prochaine devant des parlementaires américains très remontés. Mark Zuckerberg a de nouveau admis mercredi des "erreurs" par le passé, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.
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"Je pense que la vie, c'est apprendre des erreurs", a déclaré Mark Zuckerberg, qui s'est une nouvelle fois engagé "à faire mieux à l'avenir" même si "aucune mesure de sécurité ne sera parfaite". Il a néanmoins assuré qu'il était toujours la bonne personne pour diriger le groupe malgré toutes les polémiques qui ternissent fortement l'image du réseau social, dont le modèle économique repose sur l'exploitation des données personnelles de ses utilisateurs.
Une bataille de chiffres
Jusqu'à 87 millions d'utilisateurs touchés. Il a aussi indiqué que "jusqu'à 87 millions d'utilisateurs", essentiellement aux États-Unis et en comptant "large", avaient pu voir leurs données personnelles tomber entre les mains de la firme britannique Cambridge Analytica (CA), soit bien plus que le chiffre avancé jusque-là par la presse, autour de 50 millions.
Cambridge Analytica parle de "30 millions" de personnes. La firme d'analyses de données et de communication stratégique, qui a travaillé sur la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, réfute, elle, ce chiffre, indiquant n'avoir reçu les données que de "30 millions" de personnes via la société Global Science Research (GSR) qui les lui a, selon Facebook, transmis sans autorisation. GSR avait mis au point une application de tests psychologiques, qui avait été téléchargée par plus de 300.000 personnes via leur compte Facebook.
Cambridge Analytica a également réaffirmé dans un communiqué ne pas avoir utilisé ces données dans le cadre de la campagne de Donald Trump et qu'elle les avait effacées lorsque Facebook l'avait informé, en 2015 selon le réseau social, du fait qu'elles avaient été transmises sans autorisation.
Facebook prend des mesures
Une contre-offensive pour sauver son image. Lancé dans une contre-offensive politique et médiatique pour convaincre que le site agit pour protéger ses usagers, le groupe a détaillé mercredi ses mesures destinées à rendre plus clairs et transparents les paramètres de confidentialité puis, dans un autre texte, expliquer ce qu'il comptait faire pour limiter la diffusion de données personnelles vers des tiers.
Suppression de 270 pages et comptes. Mardi, Mark Zuckerberg avait également annoncé la suppression de 270 pages et comptes Facebook et Instagram gérés par la société russe Internet Research Agency (IRA), qui se trouvait déjà, selon le renseignement américain, derrière une opération de désinformation lancée pour déstabiliser la campagne présidentielle américaine de 2016, utilisant notamment les réseaux sociaux. "Nous avons déterminé que l'IRA utilisait un réseau complexe de faux comptes pour berner les gens", a écrit Mark Zuckerberg sur sa page Facebook.
Mark Zuckerberg devant le Congrès
Mark Zuckerberg, 33 ans, témoignera au Congrès la semaine prochaine sur toutes ces polémiques. Il a confirmé sa venue le 11 avril à 10 heures (16 heures à Paris) devant la commission du Commerce de la Chambre des représentants. Il sera aussi entendu lors d'une audition conjointe par les commissions des Affaires juridiques et Commerce du Sénat le 10 avril à 14h15 (20h15 à Paris), a annoncé la commission juridique dans un communiqué mercredi soir. Il sera le seul témoin ce jour-là, précise la commission, qui avait initialement convié aussi les patrons de Google et Twitter.