L'Union Européenne n'a "pas de temps à perdre" pour réguler l'intelligence artificielle, a déclaré lundi la vice-présidente de la Commission européenne Margrethe Vestager, appelant à "vite" adopter un texte qui fait actuellement l'objet de vives discussions au Parlement.
"Il est important d'aller vite. Nous avons vraiment besoin que notre législation s'adapte", a-t-elle affirmé, lors d'une conférence de presse à Berlin, avant une rencontre avec le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck.
Des discussions à la traîne
"Il n'y a pas de temps à perdre", a-t-elle ajouté, disant espérer que l'"IA Act", un texte élaboré par la Commission, soit adopté "avant la fin de l'année". Les eurodéputés doivent adopter jeudi une position commune par vote. S'ouvriront ensuite de difficiles négociations entre le Parlement, la Commission et les États membres.
L'UE travaille depuis des années sur un projet de règlement sur l'intelligence artificielle, qui serait la première législation d'envergure au monde pour encadre le secteur. Objectif: permettre l'innovation en garantissant la sécurité et les droits des utilisateurs.
>> LIRE AUSSI - ChatGPT : le robot conversationnel à nouveau autorisé en Italie
La Commission a présenté son projet en avril 2021. Mais depuis, les discussions traînent au Parlement où s'affrontent les partisans d'une régulation maximum et ceux qui prônent le laisser faire pour encourager son développement.
L'arrivée en fanfare de Chat GPT en fin d'année dernière a d'autant plus bousculé les débats, de nombreux eurodéputés s'inquiétant du risque d'obsolescence de ce texte élaboré avant l'émergence de cet outil.
Des usages bientôt interdits
La nouvelle législation "pourra s'appliquer aux intelligences artificielles comme Chat GPT", a de son côté défendu la vice-présidente de la Commission européenne, admettant toutefois que "ce ne serait pas la fin de l'histoire avec l'IA, mais plutôt un début très, très solide".
L'"IA Act" se focalise sur les usages de l'intelligence artificielle, dont certains seront interdits, comme la "surveillance "généralisée d'une population" ou la manipulation de "comportements, opinion ou décisions des citoyens".
D'autres seraient seulement régulés, comme "l'identification biométrique à distance des personnes dans les lieux publics" ou encore les systèmes de priorisation des services d'urgence, d'accès aux institutions éducatives, ou les outils de recrutement.