Ce jeudi 2 mars, une proposition de loi déposée par le député du groupe Horizons Laurent Marcangeli, concernant une majorité numérique de 15 ans, a été discutée et adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale. Elle vise à "lutter contre la haine en ligne". Le député de la première circonscription de la Corse-du-Sud estime qu'il "est du devoir du législateur d’intervenir pour fixer un âge, seuil de maturité nécessaire à partir duquel un mineur est apte à pouvoir s’inscrire seul, avec un consentement éclairé, sur une plateforme sociale".
Une proposition de loi qui ne réjouit pas les adolescents
"En dessous de ce seuil, les plateformes devront recueillir la preuve de l’autorisation d’au moins un des titulaires de l’autorité parentale", peut-on lire dans la proposition de loi. Cette idée de majorité numérique est loin de réjouir les adolescents français, devenus accros aux réseaux sociaux. Europe 1 est allée à leur rencontre.
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Clémentine, Noémie et Clara, 15 ans, grimacent lorsqu'elles comprennent les contours de cette proposition de loi. Pour elles, être privées d'Instagram, Snapchat et TikTok seraient très difficiles à vivre. "Je peux vous dire que ça me ferait du mal. Je passe pas mal de temps sur les réseaux. Du coup, ça aurait un impact sur ma vie, ça me ferait une grande différence, comme un vide", rapporte une adolescente au micro d’Europe 1.
Les adolescents, addicts aux réseaux sociaux
"Je suis addict aux réseaux sociaux, je n’ai pas honte de le dire. Cette mesure est stricte. Souvent, je parle à mes potes sur Instagram plutôt que par téléphone", ajoute une autre adolescente. Elles reconnaissent toutefois que des applications peuvent être dangereuses. Sur TikTok, certains faits et gestes ne sont pas recommandés pour un public d’un si jeune âge.
"Ma mère ne m'aurait pas interdit l’utilisation de TikTok, mais elle aurait un peu plus creusé. Elle aurait voulu savoir la raison pour laquelle on doit avoir un accord parental pour utiliser l’application", témoigne l’une des adolescentes interrogées par Europe 1. Si la loi entre en vigueur, les parents risquent effectivement d'être très sollicités pour délivrer cette fameuse autorisation parentale.