Comment améliorer encore des smartphones qui sont déjà des concentrés de technologie dernier cri ? C’est l’équation que doivent résoudre chaque année tous les fabricants de téléphone. Parmi eux, Samsung semble avoir trouvé la solution : le S10, dernier modèle de la gamme Galaxy S, repousse un peu plus loin les limites en termes de design et de services. Pour autant, faut-il vraiment craquer ? Après une semaine de prise en main, Europe 1 vous livre ses impressions sur le dernier-né de la famille Samsung.
Un téléphone des plus élégants
Les adeptes des téléphones Samsung commencent à en avoir l’habitude : l’élégance est le maître-mot de la gamme des Galaxy S. Le S10 ne déroge pas à la règle avec ses lignes épurées, son cadre en verre et son écran incurvé. On a affaire à l’un, si ce n’est le smartphone le plus beau du marché. Fin et pas trop grand (6,1 pouces), le S10 tient parfaitement en main et n’est pas trop gênant dans la poche d’un pantalon. Côté couleurs, le S10 offre trois possibilités de personnalisation : un noir très classique, un blanc assez élégant et un vert-bleu pas franchement réussi.
Samsung a particulièrement travaillé l’écran du S10. Il occupe désormais 93% du téléphone et ce grâce au "poinçon" : le capteur avant de l’appareil photo n’est plus situé dans une encoche au-dessus de l’écran mais dans une bulle placée en haut à droite et complètement intégrée dans l’écran. Résultat, que l’on joue ou que l’on regarde un film, cette dernière passe relativement inaperçue. Quant à la qualité de l’écran, rien à redire : la technologie AMOLED offre un rendu des couleurs et des contrastes parfait et une luminosité maximale inégalée sur le marché (idéal pour une utilisation en plein soleil par exemple).
Un appareil photo ultra-complet
La qualité des photos est désormais le deuxième critère d’achat des smartphones en France (derrière la taille de l’écran). Logique puisque 85% des photos prises dans le monde le sont avec un téléphone. Avec de tels enjeux, Samsung a soigné sa copie. Le S10 intègre donc trois capteurs photo à l’arrière : le capteur classique de 12 mégapixels (celui du S9), un zoom optique x2 permettant de capter les détails lointains et, nouveauté, un "ultra grand angle" de 123 degrés permettant de faire des photos très larges sans déformation.
À l’avant, le double capteur permet de faire la mise au point sur les selfies avec rapidité et précision. Seul bémol : le capteur est placé très à droite, ce qui peut se révéler perturbant pour les selfies. En se plaçant dans l’axe du téléphone, on se retrouve en réalité à gauche de la photo. Il faut donc penser à incliner le téléphone vers la gauche pour se recentrer.
Les capteurs du S10 sont renforcés par l’intelligence artificielle, notamment l’optimiseur de scène qui a été amélioré et permet à présent de reconnaître 30 types de photos (contre 20 pour le S9). Selon que vous prenez en photo une personne, un chat ou de la nourriture, le S10 ajuste ainsi automatiquement les contrastes et la lumière en fonction. À cela, il faut ajouter une aide au cadrage, l’amélioration des photos de nuit ainsi qu’un mode de portrait assez amusant (avec effets de flou ou de mouvement). Tout cela peut être activé et désactivé très facilement. Résultat, que l’on soit pro ou simple amateur de belles photos, le S10 offre un appareil photo très complet.
Le S10, une famille élargie
En plus du S10, Samsung a misé cette année sur une gamme élargie à trois modèles. Les habitués retrouveront donc le S10+, version plus grande, un peu plus puissante mais aussi plus chère (1.009 euros pour le 128go, 1.259 pour le 512go). Il se décline lui-même en édition "Performance" avec 1To de stockage et une coque en céramique. Vendu 1.609 euros, on ne va pas se le cacher, c'est un téléphone de luxe.
La nouveauté réside dans le S10e (pour "Essentiel"), plus compact que le S10 et privé de certaines fonctionnalités (pas de capteur d’empreinte ultrasonique et un appareil photo avec un capteur de moins de chaque côté). Mais il reste très bien équipé et nous a fait bonne impression lors de notre prise en main. Surtout grâce à son prix très attractif : à 759 euros, avec tout ce qu’il embarque, le S10e présente un excellent rapport qualité/prix.
Malin jusque dans ses détails
Outre ses belles lignes et ses photos d’excellente qualité, le S10 se distingue par quelques fonctionnalités pas forcément indispensables mais bienvenues. Côté connectique, on retrouve ainsi, en plus du port UBS-C universel, la prise jack désormais abandonnée par la plupart des fabricants. Un plus pour les possesseurs de casque ou d’écouteurs filaires. On aime aussi beaucoup la possibilité d’activer un mode d’écran qui filtre la lumière bleue, si nocive pour nos yeux. Samsung promet ainsi une réduction de 40% de cette lumière.
Par ailleurs, on apprécie également la fonction de partage de batterie, permettant de recharger un appareil connecté ou un smartphone simplement en le posant sur son S10. Là où Samsung a été malin, c’est que ce dispositif fonctionne avec tous les équipements qui disposent de la fonction recharge sans fil, y compris ceux des marques concurrentes. Il ne s’agit pas d’effectuer une charge complète mais cela reste une fonction bien pratique puisqu’elle peut offrir à quelqu’un, en une dizaine de minutes, quelques pourcentages salvateurs, de quoi passer un appel urgent par exemple.
Deux points noirs : la navigation et l’autonomie
Malgré ses nombreuses qualités, le S10 n’est pas exempt de défauts. À commencer par la navigation, qui manque un peu de fluidité et peut se révéler par moment peu intuitive ou capricieuse. Par exemple, l’écran incurvé présente quelques ratés quand on se sert du S10 à une main. Il n’est pas rare, en voulant accéder à une touche du clavier situé très à gauche, que la paume de main entre en contact avec le bord droit de l’écran et active un effet non-désiré (lettre en plus, envoi de message, changement de page). Idem lorsqu’on navigue dans certaines applications comme Twitter ou Messenger. À la longue, cela peut s’avérer assez énervant.
Autre technologie qui ne tient pas vraiment ses promesses : le capteur d’empreinte digitale. Sur le S10, Samsung a introduit, en première mondiale, une reconnaissance par ultrasons, censée être plus efficace et plus sécurisée que le capteur classique avec contact. Certes, cela permet de déverrouiller son smartphone sous l’eau. Mais sinon, c’est raté : le capteur ultrasonique est plus qu’approximatif : il faut souvent poser son doigt complètement à plat, droit et appuyer fort pour réussir à déverrouiller le téléphone. Sous peine de devoir recommencer plusieurs fois. Pas évident quand on a l’habitude de pouvoir faire ça vite et de biais, dans la position naturelle du pouce.
Enfin, dernière déception : l’autonomie. Rechargé en 1h30 avec le chargeur inclus dans la boîte, une durée correcte, le S10 n’offre en revanche que peu de marge de manœuvre dans son temps d’utilisation. Sans mise à l’épreuve intensive de type Netflix ou jeux vidéo, mais en utilisant le bluetooth, le wifi et les applis les plus courantes (réseaux sociaux, photo, Internet…) nous avons observé une autonomie de 12h à 14h. Soit une journée, ce qui est peu comparé aux concurrents du S10.
Un prix qui fait réfléchir
Le positionnement prix du S10 interroge. Il est commercialisé en deux versions : 128go à 909 euros et 512 go à 1.159 euros. Clairement, cela reste bien moins cher que le XS d’Apple (prix de départ à 1.155 euros pour 64go). Reste qu’à l’heure où Huawei et OnePlus proposent des téléphones de très bonne qualité entre 600 et 700 euros, Samsung reste une marque chère.
Si jamais vous avez envie de craquer pour le S10, réfléchissez donc bien à l’usage que vous en ferez. Pour la plupart des gens, 128go, c’est vite rempli. Mais le S10 peut embarquer une carte SD de 512go supplémentaire, qu’on peut trouver à 140 euros sur Internet. Pour 1.050 euros, vous pouvez donc avoir un téléphone dernier cri avec 640go de stockage. Un bon compromis, selon nous.
Verdict : Samsung au presque-parfait
Avec le S10, Samsung prouve, s’il le fallait, que son savoir-faire en matière de smartphones est sans doute le plus perfectionné du moment. Tout le monde peut trouver son bonheur avec ce téléphone élégant, puissant et doté de fonctionnalités très utiles. En cas de saut générationnel, la prise en main peut toutefois s’avérer un peu longue. Et il faut aussi accepter de payer le prix fort dans une époque qui va désormais vers des téléphones moins chers.