L’UFC-Que Choisir s’attaque à Samsung. L'association de défense des consommateurs a déposé plainte jeudi contre le géant Sud-Coréen de l'électronique et sa filiale française devant le Tribunal judiciaire de Paris, pour "pratiques commerciales trompeuses". L’UFC dénonce notamment le décalage entre les discours de Samsung et la réalité de sa chaîne de production. En effet, des ONG et des journalistes ont constaté de graves manquements dans plusieurs usines de certains fournisseurs, notamment en République démocratique du Congo et en Chine.
"Des constats accablants" et des "conditions inhumaines" chez des fournisseurs de Samsung
Sur son site, Samsung affirme respecter les normes internationales en matière de droits humains, de conditions de travail ou encore de minéraux extraits dans des pays en guerre. Un affichage contredit par des "constats accablants" d’ONG et de journalistes qui ont fait état de manquements chez des fournisseurs de Samsung, faisant travailler leur main d’œuvre dans des conditions "inhumaines".
Ces enquêtes pointent du doigt notamment le travail d’enfants dans des mines de République démocratique du Congo, ou encore des cadences infernales et le travail forcé de minorités en Chine.
L’éthique, un véritable argument de vente
Pour Gwénaëlle Lejeune, juriste à l’UFC-Que-Choisir, ce double discours constitue une tromperie pour les consommateurs. "L’éthique est de plus en plus un argument de vente, il ne faut pas s’y tromper. Sinon, jamais les industriels ne se lanceraient dans des déclarations sur leur site Internet et dans le cadre de leur communication, sur des valeurs qu’ils pourraient prôner", estime la juriste.
"Les consommateurs orientent de plus en plus leur choix en raison de considérations qui ne sont pas forcément liées aux seules caractéristiques du produit et au prix. Les conditions de travail, les conditions de production au niveau environnemental peuvent peser dans le choix", assure Gwénaëlle Lejeune. Avec cette plainte, déposée au Tribunal judiciaire de Paris, l’UFC-Que-Choisir espère accentuer la pression sur Samsung, déjà visé par deux plaintes similaires de l’ONG Sherpa.