Environnement : une étude révèle que quatre politiques mondiales élimineraient presque toute la pollution plastique sur Terre

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avec AFP // Crédit photo : Valentino BELLONI / Hans Lucas via AFP
Alors que le monde se réunit pour négocier un traité contre la pollution plastique en Corée du Sud, une étude réalisée par l'Université de Californie révèle qu'avec la mise en place de quatre politiques mondiales, elles permettraient à elles seules d'éliminer presque toute la pollution plastique sur la planète. 

Quatre politiques mondiales permettraient à elles seules d'éliminer presque toute la pollution plastique sur Terre, selon une étude réalisée avec l'aide de l'intelligence artificielle (AI) par l'Université de Californie. Selon cette étude publiée dans la revue Science, ces politiques sont l'investissement dans les infrastructures de gestion des déchets, plafonner la nouvelle production de plastique aux niveaux de 2020, des mesures financières comme une taxe modique sur le packaging, et l'obligation pour tous les nouveaux produits de contenir au moins 40% de plastique recyclé.

Les quatre politiques "ne sont en aucun cas la panacée pour résoudre l'énorme problème de la pollution plastique", a déclaré à l'AFP Neil Nathan, de l'Université de Californie. Mais appliquées simultanément, ces mesures réduiraient de 91%, à 11 millions de tonnes, la quantité des déchets plastiques "mal gérés" chaque année d'ici 2050, par rapport aux 121 millions de tonnes qui seraient atteintes à la même date si rien n'était fait.

Si aucune mesure n'est prise, la quantité cumulée de déchets "mal gérés" entre 2011 et 2050 serait de 3,5 milliards de tonnes

"Les déchets mal gérés sont tout ce qui n'est pas incinéré, mis en décharge ou recyclé, et c'est donc cette fraction qui est beaucoup plus susceptible de se retrouver dans notre environnement et d'avoir un impact sur nos rivières et nos océans", a expliqué Neil Nathan. Si aucune mesure n'est prise, la quantité cumulée de déchets "mal gérés" entre 2011 et 2050 serait de 3,5 milliards de tonnes, soit "de quoi recouvrir l'île de Manhattan d'un amas de plastique dix fois plus haut que l'Empire State Building", a souligné le chercheur.

 

Ce travail a été rendu public au moment où les délégués de 178 pays se réunissent à Busan, en Corée du Sud, avec l'objectif de se mettre d'accord d'ici le 1er décembre sur un traité mondial contre la pollution plastique. Après deux ans de pourparlers, les pays restent divisés quant aux méthodes pour y parvenir. Certains souhaitent un traité drastique limitant la production tandis que d'autres, principalement les gros producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite et la Russie, plaident pour des objectifs plus modestes concentrés sur le recyclage et la gestion des déchets.

L'étude, intitulée "Pistes pour réduire la mauvaise gestion des déchets plastiques et les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale d'ici 2050", a consisté à simuler à l'aide d'un outil interactif les effets des mesures qui pourraient être incluses dans le futur traité de Busan. Les quatre politiques mises en avant dans l'étude sont celles "qui semblent avoir le plus d'impact, ou être les plus rentables", a ajouté Neil Nathan. L'outil a recours à l'apprentissage automatique pour combiner des informations sur la croissance démographique et les tendances économiques afin de prévoir l'avenir de la production, de la pollution et du commerce du plastique.

Pour Douglas McCauley, un autre professeur à l'Université de Californie, "l'une des découvertes les plus passionnantes de cette étude est qu'il est possible de mettre pratiquement fin à la pollution plastique grâce à ce traité. Je suis d'un optimisme prudent, mais nous ne pouvons pas laisser passer cette opportunité unique".