Le gouvernement veut accélérer l'expulsion de 193 étrangers radicalisés en situation irrégulière, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, au sortir d'une réunion de sécurité organisée à l'Élysée après l'attentat d'Arras. Sur ces 193 inscrits au fichier des personnes radicalisées (FSPRT), 85 "ne sont sans doute plus sur le territoire", a précisé l'entourage du ministre à l'AFP, précisant qu'il avait été demandé une "vérification au cas par cas" sur ces personnes.
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"Un nouvel examen approfondi"
Il a aussi été demandé aux préfets un "nouvel examen approfondi" des 2.852 inscrits au FSPRT en situation régulière, a précisé l'entourage du ministre. Au total, 20.120 personnes sont inscrites au FSPRT, dont 4.263 étrangers en situation régulière ou irrégulière, a-t-on précisé de mêmes sources. Depuis 2015, 922 personnes inscrites au FSPRT ont été expulsées, selon le gouvernement.
Une fois l'expulsion ordonnée par les préfets, les personnes fichées bénéficient d'un accès prioritaire aux centres de rétention administratif. Dès lors, elles ont la possibilité d'effectuer des recours devant les tribunaux. Ainsi, l'an dernier, la France avait été condamnée dans deux arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme pour avoir expulsé ou voulu expulser deux ressortissants tchétchènes en Russie, en raison des "traitements inhumains ou dégradants qu'ils pourraient subir sur place".
Relations difficiles, voire inexistantes, avec certains pays d'origine
Reste enfin à résoudre la problématique des laissez-passer consulaires que la France a du mal à obtenir en raison des relations diplomatiques difficiles, voire inexistante avec certains pays d'origine, la Russie, l'Afghanistan ou la Syrie par exemple.
Ce lundi, Gérald Darmanin a également annoncé lundi que 102 personnes avaient été interpellées pour des actes antisémites ou d'apologie du terrorisme depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. Parmi les 102 interpellés, 27 sont des "étrangers" a dit le ministre et 11 sont "actuellement en centre de rétention administrative ou en prison". J'ai "demandé le retrait systématique des titres de séjour pour ceux qui étaient réguliers sur le territoire national", a-t-il ajouté. Selon Gérald Darmanin, 237 signalements sur la plateforme en ligne Pharos ont été transmis à la justice.