Amende requise contre un vigneron accusé d'avoir insulté Sandrine Rousseau

Le tribunal de Carcassonne a requis ce vendredi 1.000 euros d'amende ferme contre un vigneron, accusé d'avoir insulté la députée écologiste Sandrine Rousseau en 2023, dans l'Aude. La députée a dénoncé une "intimidation physique" et des propos "sexistes" lors des faits.
Une amende ferme de 1.000 euros a été requise vendredi à Carcassonne à l'encontre d'un vigneron accusé d'avoir insulté la députée écologiste Sandrine Rousseau en 2023 dans l'Aude en lui criant "va faire la soupe, salope!". Le tribunal doit rendre sa décision le 16 mai prochain.
Dénonçant notamment des propos "empreints d'un sexisme et d'une misogynie décomplexés" constituant un "outrage à personne chargée de mission de service public", la procureure Géraldine Labialle a requis 3.000 euros d'amende, dont 2.000 avec sursis.
Une "intimidation physique" et des propos "sexistes" dénoncés par Sandrine Rousseau
"C'est pas des choses à dire. Ce n'est pas bien. Je présente mes excuses à Madame Rousseau, si elle veut bien les accepter", a déclaré le viticulteur de 65 ans à la barre, soulignant que, "fatigué" par ses longues journées de travail, il n'était pas dans son "état normal" au moment des faits.
Les propos incriminés ont été tenus le 12 juin 2023, alors que la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier et Mme Rousseau, venues soutenir les opposants à un projet de golf dans l'Aude, avaient été prises à partie par des vignerons audois en colère qui voulaient les empêcher d'accéder à un domaine viticole pour rencontrer des militants.
Vendredi à la barre, Mme Rousseau a dénoncé "l'intimidation physique" subie ce jour-là et des propos "sexistes" visant notamment à "nier (ses) mandats" et à exclure les femmes du "débat public".
Deux rassemblements pour soutenir chacune des parties devant le tribunal
Après l'audience, la députée écologiste a évoqué également les désaccords avec ces viticulteurs à propos de l'usage des pesticides auquel s'opposent les écologistes, précisant qu'aujourd'hui, "on ne peut ni empoisonner la nature ni mettre les femmes dans la cuisine".
Deux rassemblements opposés pour soutenir chacune des parties ont eu lieu devant le tribunal avant et pendant le procès. Ainsi, une trentaine de personnes ont dénoncé, à l'appel notamment de la Confédération paysanne, "ces insultes misogynes", alors que "la colère" des agriculteurs devrait être "un moteur pour (...) défendre une politique agricole qui (leur) permette de vivre dignement de (leur) métier". "Va faire la soupe si t'es un grand garçon", pouvait-on lire sur une pancarte.
De l'autre côté, séparés par les forces de l'ordre, un peu moins d'une centaine de viticulteurs se sont rassemblés pour "soutenir" leur collègue jugé. "On le connaît très bien. On sait que ce n'est pas du tout un sexiste", a expliqué à l'AFP le président du syndicat des vignerons de l'Aude, Frédéric Rouanet.
Le 12 juin 2023, "une cinquantaine de vignerons s'étaient réunis pour leur dire: +Ne venez pas ici+ (...) Ça s'est plutôt bien passé (...) Il y a eu quelques mots", puis Mme Rousseau "s'est dit: +Pour qu'on parle encore de moi, je vais porter plainte", a ajouté M. Rouanet.