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EN DIRECT - Condamnation de Marine Le Pen : Jordan Bardella appelle à une «mobilisation populaire et pacifique»

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 10 min

Marine Le Pen est condamnée ce lundi à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, et quatre ans de prison dont deux ferme avec aménagement sous bracelet électronique. Sa participation à la présidentielle de 2027 est pour l'heure compromise. Par ailleurs, le RN est condamné à une amende de 2 millions d'euros dont 1 ferme.

Marine Le Pen est inéligible pour cinq ans, sa participation à la présidentielle de 2027 est pour l'heure compromise. Voilà le verdict de la présidente Bénédicte de Perthuis dans l'affaire dite des assistants parlementaires européens du FN. La cheffe de file du RN est également condamnée à quatre ans de prison dont deux ferme aménageables. Par ailleurs, elle a été reconnue coupable avec huit eurodéputés de détournement de fonds publics. Le préjudice total est de 2,9 millions d'euros. 

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Les principales informations à retenir : 

  • Marine Le Pen est inéligible pour 5 ans avec exécution provisoire
  • Sa candidature en 2027 est pour l'heure compromise, mais un recours est possible
  • Elle est par ailleurs condamnée à 4 ans de prison, dont deux ferme sous bracelet électronique
  • Le RN est condamné à payer une amende de 2 millions d'euros, dont un million ferme
  • Marine Le Pen va faire appel de sa condamnation
  • Bardella appelle à une "mobilisation populaire et pacifique" et lance une pétition

Marine Le Pen s'est exprimée pour la première fois depuis sa condamnation 

Invitée du journal de 20 heures de TF1, Marine Le Pen a affirmé que la condamnation du tribunal de justice de Paris est une "décision politique" mais elle a affiché sa volonté de ne pas "se laisser éliminer ainsi". La cheffe de file des députés du RN à l'Assemblée va demander que son procès en appel ait lieu avant la prochaine présidentielle. Elle a décidé de faire appel du verdict car elle estime que les juges se sont "trompés" et parce qu'elle est "innocente"

Bardella appelle à une "mobilisation populaire et pacifique" et lance une pétition

Le président du RN Jordan Bardella a appelé lundi à une "mobilisation populaire et paficique" et lancé une pétition sur le site du parti, en réaction à la condamnation de Marine Le Pen à une inéligibilité applicable immédiatement.

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"La condamnation avec exécution provisoire de Marine Le Pen, qui l'empêche d'être candidate en 2027, est un scandale démocratique. Par notre mobilisation populaire et pacifique, montrons-leur que la volonté du peuple est plus forte", a-t-il lancé dans un message sur X, assorti d'un lien vers une pétition sur le site du parti d'extrême droite, qui dénonce "la dictature des juges".

Le CSM dénonce une grave remise en cause de "l'indépendance" de la justice

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a exprimé lundi dans un communiqué son "inquiétude face aux réactions virulentes" après la condamnation de Marine Le Pen, les jugeant "de nature à remettre en cause gravement l'indépendance de l'autorité judiciaire".

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"Les menaces visant personnellement les magistrats en charge du dossier, tout comme les prises de parole de responsables politiques sur le bien-fondé des poursuites ou de la condamnation, en particulier au cours du délibéré, ne peuvent être acceptées dans une société démocratique", a déclaré le CSM dans une rare prise de parole publique.

Musk dénonce un "abus du système judiciaire"

Le multimillardaire américain Elon Musk a dénoncé lundi un "abus du système judiciaire" après la condamnation de Marine Le Pen à l'inégibilité, prévenant qu'il y aurait "un retour de bâton" comme avec "les attaques judiciaires" contre Donald Trump.

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"Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par le biais d'un vote démocratique, elle abuse du système judiciaire pour emprisonner ses opposants. C'est son mode opératoire à travers le monde", écrit Elon Musk sur son réseau social X, ajoutant dans un autre post: "Il y aura un retour de bâton, comme avec les attaques judiciaires menées contre le président Trump".

François Bayrou "troublé par l'énoncé du jugement"

François Bayrou a été "troublé par l'énoncé du jugement" de cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat à l'encontre de la cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen, a rapporté lundi à l'AFP l'entourage du Premier ministre, confirmant une information du Parisien. Le chef du gouvernement n'entend toutefois faire "aucun commentaire sur une décision de justice", a précisé son entourage à l'AFP.

Le PS appelle "à respecter l'indépendance de la Justice"

Le Parti socialiste a appelé lundi "à respecter l'indépendance de la Justice et l'État de droit", dans un court communiqué après la condamnation de Marine Le Pen à une peine de cinq ans d'inéligibilité immédiate pour détournement de fonds publics.

Dans une sobre réaction de trois lignes, le PS "prend acte" de la décision de justice, "comme il l'aurait fait pour toute autre" et appelle "chacun et chacune à respecter l'indépendance de la Justice et l'Etat de droit", se disant "mobilisé pour défendre les valeurs républicaines et la transparence dans la vie publique".

Elon Musk dénonce un "abus du système judiciaire"

Le multimillardaire américain Elon Musk a dénoncé lundi un "abus du système judiciaire" après la condamnation de Marine Le Pen à l'inégibilité, prévenant qu'il y aurait "un retour de bâton" comme avec "les attaques judiciaires" contre Donald Trump.

"Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par le biais d'un vote démocratique, elle abuse du système judiciaire pour emprisonner ses opposants. C'est son mode opératoire à travers le monde", écrit Elon Musk sur son réseau social X, ajoutant dans un autre post: "Il y aura un retour de bâton, comme avec les attaques judiciaires menées contre le président Trump".

"Nous allons faire appel", annonce l'avocat de Marine Le Pen

Marine Le Pen va "faire appel", a indiqué lundi après-midi son avocat, Me Rodolphe Bosselut, après la condamnation de la leader du Rassemblement national à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat. "C'est un coup à la démocratie", a ajouté l'avocat, lors d'une brève déclaration à la presse devant le siège parisien du parti, avant de rejoindre sa cliente. Marine Le Pen reste "combative", a assuré quelques minutes plus tôt devant les journalistes Laurent Jacobelli, député RN et porte-parole du parti.

Réunion de crise au siège du RN

Marine Le Pen et l'état-major du Rassemblement national étaient réunis lundi après-midi au siège du parti à Paris, dans la foulée de la condamnation de leur cheffe de file à une peine d'inéligibilité immédiate qui hypothèque sa candidature à la présidentielle de 2027. Partie sans un mot du tribunal de Paris à la mi-journée juste avant l'énoncé de sa sentence, Marine Le Pen s'est aussitôt engouffrée dans une voiture qui l'a conduite vingt minutes plus tard au siège du parti d'extrême droite, dans le cossu 16e arrondissement de la capitale.

Marine Le Pen inéligible pendant 5 ans

Marine Le Pen est inéligible, à effet immédiat et pour cinq ans, compromettant très sérieusement sa candidature à l'Elysée en 2027. Le tribunal de Paris l'a condamnée lundi au procès du RN à une peine de quatre ans de prison dont deux ferme, peine annoncée en l'absence de la cheffe de file de l'extrême droite qui a quitté la salle avant la fin de l'audience. 

"Le tribunal a pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l'ordre public, en l'espèce le fait que soit candidate à l'élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance", a déclaré la présidente Bénédicte de Perthuis pour justifier la peine d'inéligibilité immédiate. Elle a aussi été condamnée à une amende de 100.000 euros. 

La finaliste des deux dernières élections présidentielles a fait savoir dans la foulée de sa condamnation qu'elle sera l'invitée du 20H de TF1.  

Quels sont les recours pour Marine Le Pen ? 

Pour le moment, la participation à l'élection présidentielle de 2027 de Marine Le Pen est remise en question.Elle a dix jours pour faire appel du jugement. Dans ce cas-là, l'appel sur les quatre ans de prison, dont deux avec sursis et les 100.000 euros d'amende serait donc suspensif. En revanche, pour les cinq ans d'inéligibilité et l'exécution provisoire, il ne le serait pas.

Dans le cas où elle ferait appel uniquement sur l'inéligibilité et l'exécution provisoire, une condamnation en appel, sans exécution provisoire et avant la présidentielle, lui permettrait de se présenter en 2027, car un éventuel pourvoi en cassation serait alors suspensif. Or, il est hautement improbable qu'un examen en cassation ait lieu avant le scrutin. 

"C'est la démocratie française qui est exécutée", estime Bardella

"Aujourd'hui, ce n'est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée: c'est la démocratie française qui est exécutée", a dénoncé lundi le président du RN, Jordan Bardella, après la condamnation à cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat de la députée du Pas-de-Calais. Jordan Bardella a rejoint Marine Le Pen au siège parisien du Rassemblement national, ont constaté des journalistes de l'AFP.

LFI battra "dans les urnes" le RN "quel que soit son ou sa candidate", affirme Manuel Bompard

La France insoumise, qui dit prendre "acte" de la condamnation de Marine Le Pen, affirme qu'elle battra le RN "demain dans les urnes, quel que soit son ou sa candidate", dans un communiqué diffusé lundi par le coordinateur Manuel Bompard sur X.

"Nous prenons acte de cette décision de justice, même si nous refusons par principe que le recours soit impossible pour un justiciable quel qu'il soit", écrit le parti de Jean-Luc Mélenchon, qui affirme n'avoir "jamais eu comme moyen d'action d'utiliser un tribunal pour se débarrasser du Rassemblement National". "Nous le combattons dans les urnes comme dans la rue", et "nous le battrons aussi demain dans les urnes, quel que soit son ou sa candidate", ajoute le parti.

Les condamnations des autres prévenus 

Louis Aliot est condamné à 18 mois de prison dont 6 ferme sous bracelet électronique, 8.000 euros d'amende et 3 ans d'inéligibilité sans application immédiate. Il garde donc sa mairie de Perpignan. "Il convenait de tenir compte de la proportionnalité de l’atteinte de cette mesure, sur un mandat en cours pour un élu local", afin de "préserver la liberté des électeurs", a estimé le tribunal. 

De son côté, Julien Odoul écope de 8 mois de prison avec sursis et 1 an d'inéligibilité sans exécution provisoire.  Nicolas Bay est condamné lui à six mois de prison ferme, et six mois avec sursis. Peine aménageable sous détention à domicile avec bracelet électronique. Il écope également d'une amende de 8.000 euros et de trois ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.  

Les autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de 6 mois de prison avec sursis à 4 ans dont 2 ans ferme - la peine maximale ayant été prononcée pour Marine Le Pen - assorties, selon les cas, d'amendes et de peines d'inéligibilité, parfois avec sursis. Un seul prévenu a été relaxé.

Par ailleurs, RN est condamné à 2 millions d'euros d'amende, dont 1 million ferme. 

Marine Le Pen et 8 eurodéputés coupables de détournement de fonds publics

Première brique de ce jugement, Marine Le Pen et 8 eurodéputés reconnus coupables de détournement de fonds publics. Les douze assistants jugés à leurs côtés ont, eux aussi, été déclarés coupables de recel. Le tribunal a estimé que le préjudice total était de 2,9 millions d'euros, en faisant "prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour le parti". Le montant de détournement concernant Marine Le Pen est de 474.000 euros. 

Par ailleurs, le tribunal a estimé qu'il "n'a pas vraiment eu de doutes" sur l'existence d'un "système" de détournement de fonds, au vu des éléments de l'enquête.

Des "contrats fictifs" et un "système" selon la présidente 

La présidente Bénédicte de Perthuis a évoqué des "contrats fictifs" concernant les assistants parlementaires, et l'existence d'un "système" au sein du parti. 

L'audience s'est ouverte, Marine Le Pen présente

Avec 20 minutes de retard, c'est à 10h20 que l'audience s'est ouverte, en présence de Marine Le Pen. Cette dernière est assise au premier rang et écoute très attentivement la lecture du jugement, qui doit durer au moins deux heures. 

"Ca va être un petit peu long", a prévenu la présidente pour commencer. "Il n'y a pas de volonté du tribunal de maintenir un suspense mais il va faire comme d'habitude, en donnant un certain nombre d'explications sur la décision prise", a-t-elle poursuivi.

"On a bien compris que l'enjeu dépassait cette seule salle d'audience mais le tribunal va procéder comme d'habitude", a-t-elle ajouté, devant Marine Le Pen aux côtés notamment du vice-président du parti Louis Aliot.

"Pas de mystère qu'aujourd'hui Jordan Bardella serait le mieux placé évidemment" pour lui succéder

Et si Marine Le Pen était empêchée de se présenter à la présidentielle, "il ne fait pas mystère qu'aujourd'hui Jordan Bardella serait le mieux placé évidemment" pour lui succéder, a ajouté M. Aliot lundi matin sur TF1. Si lui-même était frappé d'une peine d'inéligibilité avec exécution immédiate, il devrait démissionner de la mairie de Perpignan.

Selon un sondage Ifop pour le JDD publié ce week-end, si une élection présidentielle se tenait aujourd'hui, la cheffe de file du Rassemblement national arriverait largement en tête au premier tour, avec entre 34% et 37% des intentions de vote en fonction des candidats face à elle.