Le grand banditisme se met "au vert" et s'intéresse aux trafics de déchets. Jeudi dernier, l'ancien maire socialiste de Fleury-Mérogis, David Derrouet, a été mis en examen dans une affaire de trafic de déchets en région parisienne. Selon le parquet de Paris, l'enquête a révélé que des membres du grand banditisme parisien ont blanchi des sommes importantes dans la filière. Les autorités considèrent aujourd'hui cette menace comme "élevée" sur le sol français.
Un trafic avoisinant les 12 milliards d'euros
Les revenus annuels générés par le trafic de déchets avoisinent les 12 milliards d'euros. Soit le même montant que le trafic de cannabis au sein de l'Union européenne. Les criminels récupèrent les déchets issus du BTP et des terres excavées. Ensuite, ils facturent aux grands groupes de construction le prix coûteux du recyclage, mais déversent illégalement dans les champs agricoles ces milliers de tonnes de terres polluées. Les propriétaires terriens récalcitrants sont menacés, intimidés, parfois même éliminés.
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Un juteux business et un risque pénal faible : deux ans de prison, sept si le délit a été commis en bande organisée. Dans une note de la police judiciaire qu'Europe 1 s'est procurée, les enquêteurs pointent "l'infiltration du grand banditisme traditionnel sur ce marché", dont le clan Hornec, du nom de cette famille de gitans sédentarisés, qui s'est fait une place au sommet de la pègre parisienne depuis le début des années 1990.
Les chantiers du Grand Paris et des Jeux olympiques ont "multiplié les marchés de déconstruction et haussé, écrivent les analystes, le volume de déchets à retraiter". Les principales régions impactées sur le territoire sont : l'Île-de-France, la Corse et le Sud-Est.