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Anti-bassines : brefs affrontements lors de la manifestation à La Rochelle, des dégradations constatées

Europe 1 Charles Luylier avec AFP / Crédit photo : ROMAIN PERROCHEAU / AFP . 5 min

Sept personnes ont été interpellées à La Rochelle, selon un bilan du parquet de La Rochelle, où plusieurs milliers de personnes sont réunies ce samedi. Selon les organisateurs, dont le mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre, plus de 6.000 personnes sont présentes, 3.500 personnes, selon la police.

De brefs affrontements ont opposé des militants radicaux aux forces de l'ordre, samedi à La Rochelle, après la dislocation d'un des cortèges de la deuxième journée de manifestation contre les "bassines" , des réserves d'irrigation contestées, ont constaté des journalistes de l'AFP. L'un des deux cortèges partis en direction du port de commerce, le plus jeune et virulent, dans lequel se trouvaient 2.000 personnes dont 400 "black blocs" selon une source policière, a fait demi-tour vers 14H00 en se disloquant après une charge des gendarmes.

Une course-poursuite s'est alors engagée entre des manifestants et les forces de l'ordre, avec barricades, feux de poubelles, dégradations, jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes. Selon le parquet de La Rochelle, une gendarme a été blessée par brûlure et cinq manifestants, blessés légèrement, ont été pris en charge. Plusieurs commerces ont été dégradés ou pillés, des abribus et panneaux publicitaires détruits, un manifestant a été interpellé dans un Ehpad.

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Un second cortège calme et familial, composé de 3.000 personnes, avait longé la côte depuis le centre-ville pour s'approcher à pied, certains en kayaks, du terminal agro-industriel du port de La Pallice, cible de la journée pour les organisateurs qui revendiquent plus de 6.000 manifestants au total.

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Après ces heurts, les deux cortèges se sont retrouvés en bord de mer, une source policière ne totalisant plus que 3.500 personnes présentes vers 15H00. "On rentre petit à petit vers le centre-ville car on a gagné, c'est décidé", a alors lancé un membre de l'organisation au porte-voix, abandonnant l'idée de rejoindre le port de commerce face au dispositif policier. Sur le retour, des échauffourées ont encore éclaté, avec tir de feux d'artifice côté manifestants, gaz lacrymogène et canon à eau côté forces de l'ordre.

Sept personnes interpellées, neuf blessés 

Cinq personnes ont été interpellées à la mi-journée à La Rochelle, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur X, où plusieurs milliers de militants anti-bassines sont réunis ce samedi. "De très nombreux éléments radicaux d’ultra-gauche à La Rochelle, dans le cadre des 'manifestations' de Sainte-Soline, s’attaquent aux biens et viennent de saccager un supermarché. 5 interpellations. On a du mal à voir le rapport avec la défense de l’environnement… Soutien indéfectible aux forces de l’ordre", a écrit le ministre de l'Intérieur.

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Mais en fin de journée, selon un bilan du parquet de La Rochelle, quatre membres de forces de l'ordre et cinq manifestants ont été blessés, tous légèrement. Sept personnes ont été arrêtées, pour des faits d'intrusion au port et dans un Ehpad, et d'association de malfaiteurs. Des vols d'alcool et d'argent ont eu lieu dans le supermarché. Plusieurs milliers de manifestants, dont "plusieurs centaines d'individus radicaux", se sont dirigés samedi après-midi vers le port maritime de La Rochelle, brièvement occupé le matin, dans le cadre de la mobilisation contre les "bassines". "Des risques d'affrontements et de dégradations sont à craindre", a prévenu la préfecture de Charente-Maritime, au lendemain d'une première manifestation avortée dans le calme dans la Vienne.

Selon les organisateurs, dont le mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre , plus de 6.000 personnes sont présentes, une source policière ayant fait état à l'AFP d'au moins 3.500 personnes. Deux cortèges partis d'un parc proche du Vieux-Port ont pris la direction du port de commerce de La Pallice, distant de plusieurs kilomètres.

Dégradations

Selon une source policière, le premier, composé de 3.200 personnes, dont 700 individus cagoulés, longe la côte, tandis qu'un autre comprend notamment 400 "black blocs". Des dégradations ont été commises sur des abribus, une agence d'assurance, des vitres de supérettes cassées, des poubelles brûlées et surtout des voitures taguées et vandalisées. C'est le cas de Youra, sa voiture est méconnaissable : "Le Fric, c'est chic tagué sur le capot. J'ai vu les manifestants, je leur ai dit que c'était ma voiture. Ils ont brûlé les sièges, les vitres sont pétées, le pare-choc aussi. C'est une voiture à 75.000 euros". Cinq personnes ont été interpellées, selon le dernier bilan de la police.

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Une voiture dégradée et taguée // Crédit photo : Charles Luylier 

Consternation également pour les riverains, l'inscription "Free Palestine" a été taguée sur le mur de Juliette : "Les tags, c'est honteux. Mais ça rime à quoi de faire des tags pour la Palestine ? C'est quoi le rapport avec leurs bassines ? Rien, ils sont venus pour casser. Moi, je trouve ça scandaleux de détruire une ville. Et ça se dit écolo !". Une centaine de manifestants ont également pénétré dans l'enceinte d'un Ehpad. Ils ont percé le grillage pour aller se réfugier dans le jardin de cette propriété et ainsi échapper aux forces de l'ordre, le tout sous les yeux de Juliette, sa maman vit ici. 

"J'ai été prévenir la résidence pour qu'ils ferment les portes parce que j'ai dit 'bon, il y a quand même beaucoup de gens'. Ils voulaient qu'on ouvre le portail. J'entendais beaucoup de bruit. Donc ils sont passés par le portail et ils ont détruit un bout de grillage". Ici à La Rochelle, le calme est revenu, mais jusqu'à quand ? Pour le moment, personne ne le sait. 

Cette deuxième journée de mobilisation vise à dénoncer les grands acteurs de la filière céréalière, associés à la construction des réserves d'eau contestées et à un "accaparement" de l'eau par l'agro-industrie. Vendredi, une première manifestation - 3.800 personnes selon la police, 6.500 selon les organisateurs - a avorté dans la Vienne quand des grenades lacrymogènes lancées par les gendarmes ont mis le feu à un champ de paille près du cortège. Ces manifestations ont lieu dans le cadre du "Village de l'eau", organisé jusqu'à dimanche à Melle (Deux-Sèvres) par le collectif "Bassines Non Merci", les mouvements écologistes Les Soulèvements de la Terre et Extinction Rébellion, l'union syndicale Solidaires et l'association altermondialiste Attac, avec la participation de 120 structures militantes.

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