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Mantes-la-Jolie : non-lieu dans l'enquête sur les conditions d'interpellations d'une centaine de lycéens en 2018

William Molinié avec l'AFP - Mis à jour le . 2 min

L'affaire avait suscité l'effroi et l'émoi dans le pays : l'interpellation de plus de 150 lycéens à Mantes-la-Jolie en 2018, dans un contexte de manifestations houleuses contre certaines réformes. Filmés par les forces de l'ordre, les jeunes âgés de 12 à 21 ans avaient été agenouillés les mains sur la tête avant leur transport. 6 ans plus tard, la justice donne raison aux policiers.

Dans une vidéo devenue virale, une policier les avait qualifiés de "classe qui se tient sage". Un non-lieu a été ordonné dans l'enquête sur les conditions d'interpellation de quelque 150 lycéens à Mantes-la-Jolie (Yvelines) fin 2018, a appris l'AFP lundi de source proche du dossier.

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"Le maintien des personnes interpellées poursuivait un but légitime"

Les trois policiers, témoins assistés dans ce dossier, faisaient face lors de ces interpellations, dans un contexte de manifestations houleuses contre certaines réformes, à des "circonstances exceptionnelles" du fait du nombre de personnes interpellées et du "déficit de matériel et de policiers", a estimé le juge dans l'ordonnance de non-lieu que l'AFP a consultée.

"Dans de telles circonstances, le maintien des personnes interpellées, à genoux puis assis, dans l'attente du transport poursuivait un but légitime et était nécessaire et proportionné", poursuit ce document. "Mes clients sont évidemment soulagés que justice leur soit rendue, plus de 6 ans après les faits", a réagi pour l'AFP Me Louis Cailliez, avocat des policiers, dénonçant un "cas d'école de dénaturation médiatique".

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"Quand on ne fait pas les actes d'enquête nécessaires à la manifestation de la vérité, on aboutit évidemment à un non-lieu", a réagi pour sa part Me Arié Alimi, qui défend les lycéens et précise qu'ils feront appel. "Les juges ont un mépris absolu pour les victimes probablement parce qu'elles sont issues des quartiers populaires", a-t-il fustigé.

Des jeunes mains sur la tête, certains menottés dans le dos, tous agenouillés

Le 6 décembre 2018, après trois jours de manifestations houleuses contre la réforme du baccalauréat et de Parcoursup autour de plusieurs lycées de Mantes-la-Jolie, la police interpelle 151 jeunes, âgés de 12 à 21 ans. Un policier filme alors ces jeunes mains sur la tête, certains menottés dans le dos, tous agenouillés.

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"Voilà une classe qui se tient sage", l'entend-on commenter dans cette vidéo d'une trentaine de secondes qui, devenue virale, suscitera l'émoi. Placés en garde à vue, ils écopent pour la plupart de simples rappels à la loi.

Dans son ordonnance, le juge d'instruction indique que quatre des plaignants présentent un "retentissement (psychologique) modéré". L'un d'entre eux, note-t-il, a dû lutter contre des "symptômes post-traumatiques" dont des "cauchemars, angoisses, troubles du sommeil".

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L'inspection générale de la police nationale (IPGN) avait été saisie en février 2019 d'une première enquête, classée sans suite en juillet de la même année. Un premier lycéen puis six autres avaient porté plainte avec constitution de partie civile, provoquant l'ouverture d'une information judiciaire pour atteinte arbitraire à la liberté individuelle et violence par dépositaire de l'autorité publique. Les investigations étaient également menées contre X pour torture ou acte de barbarie par une personne dépositaire de l'autorité publique.