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avec AFP , modifié à
S'exprimant pour la première fois devant la cour criminelle de Vaucluse, Dominique Pelicot, principal accusé dans l'affaire des viols de Mazan, a reconnu être "un violeur" tout en déclarant que son ex-femme ne "méritait pas" ce qu'elle subi pendant dix ans.

S'exprimant pour la première fois devant la cour criminelle de Vaucluse, Dominique Pelicot, principal accusé dans l'affaire des viols de Mazan, a reconnu être "un violeur" tout en déclarant que son ex-femme Gisèle Pelicot "ne méritait pas" ce qu'elle subi pendant dix ans. "Je suis un violeur comme ceux qui sont dans cette salle. Ils savaient tous, ils ne peuvent pas dire le contraire", a-t-il assuré en parlant des 50 coaccusés du procès. Lors de cette affirmation, certains d'entre-eux ont émis un petit bruit de désapprobation dans la salle.

Une jeunesse difficile

C'est la première fois qu'il s'exprime depuis le début de ce procès emblématique des violences sexuelles et de la soumission chimique débuté le 2 septembre à Avignon et prévu pour se tenir jusqu'au 20 décembre. Absent depuis une semaine pour raison de santé, il est réapparu pour la première fois ce mardi avec un protocole allégé, exigé par des médecins, et notamment avec une chaise à sa disposition et des pauses régulières.

Dominique Pelicot a tout d'abord évoqué sa jeunesse qu'il a qualifié de "difficile", marquée par des parents "qui se violentaient entre eux" en parlant rapidement de deux épisodes "traumatiques", un viol qu'il aurait subi à l'âge de 9 ans et un autre qu'il aurait été contraint d'effectuer sur un chantier alors qu'il y travaillait en tant qu'apprenti. "J'avais toujours ces traumatismes derrière moi", a-t-il expliqué, la voix tremblante et en pleurs.

"Elle ne méritait pas ça"

"On ne nait pas comme ça, on le devient", a-t-il ajouté. "Elle ne méritait pas ça, je le reconnais", a également indiqué depuis le box des accusés le septuagénaire au sujet de son ancienne compagne dont il a fait la connaissance en 1971, parlant d'une "belle rencontre" avant de la droguer, la violer et la faire violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet entre 2011 et 2020.

Gisèle Pelicot est restée stoïque tout le long de sa prise de parole avant d'elle-même se rendre à la barre pour brièvement témoigner. "Pas une seule seconde je ne pouvais douter de cet homme" en qui "j'avais toute confiance", a-t-elle expliqué à la barre.