Un prêtre du diocèse de Tours condamné pour des agressions sexuelles sur plusieurs mineurs

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avec AFP // Crédit photo : CLAUDIO REYES / AFP , modifié à
L'instance ecclésiastique, qui avait été créée pour juger les "délits" au sein de l’Église, a condamné l'abbé Tartu à une "interdiction perpétuelle" d’exercer pour des abus sur des enfants commis entre 1960 et 1990. Une conférence de presse, durant laquelle les victimes du prêtre pourront s'exprimer, aura lieu vendredi à Tours.

Le tribunal canonique mis en place par l'Eglise catholique après les scandales de violences sexuelles a condamné un prêtre tourangeau, dirigeant d'une chorale réputée de jeunes, à une interdiction perpétuelle d'exercer en raison d'abus sexuels sur plusieurs enfants, a indiqué jeudi le diocèse. "L'abbé Bernard Tartu, prêtre du diocèse de Tours, a été reconnu coupable d'abus sexuels sur mineurs par le Tribunal pénal canonique national (TPCN)", a indiqué le diocèse de Tours dans un communiqué, confirmant une information du Parisien.

L'octogénaire a été condamné à une "interdiction perpétuelle de la célébration publique de tout acte liturgique et de tout sacrement", à l'exception du droit de célébrer la messe seul en privé, précise le communiqué. Il est aussi frappé d'une "interdiction perpétuelle d'exercer tout ministère d'accompagnement spirituel de personnes mineures". Le TPCN a également décidé une "assignation à domicile", selon le texte.

 

Une vingtaine de victimes au moins

L'abbé Tartu avait fondé en 1954 la chorale des "Petits Chanteurs de Touraine", rattachée à la cathédrale de Tours, et par laquelle sont passés un millier de jeunes garçons jusqu'au début des années 2000. Cette décision a suscité le soulagement du côté des victimes, qui s'exprimeront lors d'une conférence de presse vendredi à Tours, aux côtés de l'archevêque de Tours Vincent Jordy et de Marie Derain de Vaucresson, la présidente de l'Inirr (l'Instance nationale indépendante de réparation et de reconnaissance).

Les victimes s'étaient regroupées en décembre 2021 dans un collectif appelé "les Voix libérées", comptant environ 70 anciens petits chanteurs. Selon ce collectif très actif, une vingtaine de personnes au moins s'étaient fait connaître comme victimes de l'abbé Tartu : sept avaient saisi l'Inirr, neuf le TPCN et moins d'une dizaine avaient porté plainte (procédures prescrites). L'épiscopat français avait installé fin décembre à Paris le TCPN, structure nouvelle dans le droit interne de l'Eglise catholique pour traiter notamment les affaires d'agressions sexuelles.