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À quand remontent les premières techniques de datation des cadavres ?

David Costello-Lopes - Mis à jour le . 3 min
Après plusieurs heures, un cadavre d'humain se refroidis, devient tout dur et tout pâle.
Après plusieurs heures, un cadavre d'humain se refroidis, devient tout dur et tout pâle. © Pixabay

Dans l'émission "Historiquement vôtre" sur Europe 1 ce lundi, le journaliste David Castello-Lopes revient sur la technique de datation des cadavres humains. Grâce à celle-ci, il est possible de remonter l'heure exacte d'un décès à partir d'un corps. Et aussi improbable que cela puisse paraître, nos amis les insectes nous apportent une aide prépondérante.

Tous les jours dans Historiquement vôtre, David Castello-Lopes revient sur les origines d'un objet ou d'un concept. Ce mercredi, il se penche sur l'étude de la datation des cadavres. Un exercice d'origine bien française puisque ce sont des scientifiques de notre pays qui ont mis au point des techniques pour pouvoir retracer l'heure précise d'un décès. Pour cela, ils se sont notamment aidé des insectes.

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La température, la rigidité et la couleur, trois indices indissociables

"Comment font les enquêteurs, lorsqu'ils arrivent sur une scène de crime, pour connaître l'heure exacte du décès ? C’est la question que plein de scientifiques se posent et qui, petit à petit, a trouvé des réponses. Ils se sont rendu compte, d’abord, des trois grandes modifications du corps qui interviennent lorsque quelqu'un décède. Elles ont toutes des noms latins : l’algor mortis, le rigor mortis et le livor mortis. Pour ceux qui n'ont pas fait latin au collège, traduisez par 'la température du cadavre', 'la rigidité du cadavre' et 'la couleur du cadavre'.

La première personne qui a un peu codifié ces notions de façon organisée est le Français Alexandre Lacassagne au 19e siècle. Il a décrypté les étapes et la vitesse que cela prenait pour que le corps humain se refroidisse, devienne tout dur et tout pâle. Mais on s'est vite aperçu que ces méthodes ne marchaient que pendant les premières 48 heures.

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Nos amis les petites bêtes

La question que vous vous posez est donc de savoir comment faire si cela date de plus deux jours. Et bien on utilise pour cela une science au nom très doux appelée l’entomologie forensique. Mais qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Il s'agit de l’étude des insectes qui colonisent les cadavres.

Car cela fait des centaines d’années qu’on sait que les insectes colonisent les cadavres. Mais la personne qui en a fait une science est aussi française et s’appelle Jean-Pierre Mégnin. En 1894, il a publié le premier livre de référence sur la question, nommé La faune des cadavres. Petit exemple de ses recherches, page 150, déconseillé aux âmes sensibles : 'Nous avons procédé à l’examen d’une tête humaine coupée, enveloppée dans un vieux jupon de laine et trouvée à la gare des marchandises de Bercy. Sa cavité crânienne contenait un reste de cervelle formant une couche d’un centimètre couverte de déjections d’insectes qui avaient fait leur pâture du reste du cerveau.'

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La grande théorie de Jean-Pierre Mégnin est que les cadavres sont colonisés par des escouades successives d’insectes qui arrivent dans un ordre qui est toujours le même et qui dure toujours aussi longtemps. Dans les faits, c’est un peu plus compliqué. Selon l’environnement, la température, la façon dont la personne est habillée au moment de sa mort, tout cela influe sur les insectes qui arrivent. Depuis, la science de Jean-Pierre Mégnin a été perfectionnée et l’entomologie forensique est encore utilisée aujourd'hui.

Les larves de mouche, l'élément-clé

Notamment avec une méthode assez fiable qui consiste à prélever les larves des mouches qui ont pondu sur les gens morts. Oui, parce qu’à température égale, les larves qui se développent sur les cadavres grandissent à un rythme prévisible propre à l’espèce de mouches à laquelle ils appartiennent.

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Reprenons encore l'exemple d'un cadavre retrouvé par la police scientifique après un meurtre. Les larves prélevées sur lui mesurent 13 millimètres. On sait aussi qu’il faisait 15 degrés, à peu près, le jour du meurtre. À cette température, on sait aussi qu'il faut cinq jours aux larves de cette mouche pour atteindre la taille de 13 millimètres. Résultat : la victime est morte depuis cinq jours."

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