Il fallait bien une mise en scène époustouflante, une chorégraphie saccadée et un répertoire chanté les dents serrées pour porter cet opéra révolté. La comédie musicale "Emilia Perez", réalisé par Jacques Audiard, sort ce mercredi dans les salles obscures après avoir raflé deux prix à Cannes : celui du jury et de la meilleure interprétation féminine.
L'histoire se déroule depuis les chemins sombres de la campagne mexicaine où on suit la résurrection de Mamitas. Ce terrifiant chef de cartel souhaite devenir une femme et s'entoure pour réaliser ce rêve de Rita, une avocate désabusée.
Un film d'un nouveau genre
Jacques Audiard, soutenu par un casting remarquable, dessine avec vitalité la fresque d'un pays gangréné par le narcotrafic : "Quelque chose me choque énormément au Mexique, c'est tous ces problèmes de disparus, de féminicide qui sont vraiment une chose épouvantable. Toutes ces régions où on ne peut plus prudemment aller parce qu'elles sont dangereuses. Donc quitte à faire une comédie musicale, quitte à ce que ça chante et ça danse autant à partir d'une tragédie", détaille le réalisateur.
Même si par moment, le film flirte avec le soap opéra, "Emilia Perez" s'affirme comme un coup de pied dans la porte et se dessine les courbes d'un thriller d'un nouveau genre. Comparable même aux Misérables de Victor Hugo, mais le tout à Mexico City.